Desclée, coll. « Jésus et Jésus-Christ », 2000, 264 p., 150 F.

« Connaître Jésus Christ, c'est tout ; le reste n'est rien » : abmpte, cette affirmation dit bien les mérites et les limites de la christologie du Père Chevrier. Sur le fond, sa pensée n'a rien de ttès original. Elle reflète l'enseignement courant du milieu du XIXe siècle : la Rédemption présentée en termes de satisfaction pénale, la Résurrection rarement mentionnée, la divinisation de l'homme en Jésus Christ ignorée. Mais cette expression de la théologie courante est portée et vivifiée par la flamme d'un immense amour pour la personne du Christ et pour les pauvres. De santé fragile mort à 53 ans, vivant dans les tracas de la pauvreté, le fondateur du Prado n'a cessé d'étudier l'évangile, noircissant des milliers de pages (environ trois par jour pendant vingt ans !) dans le désir insatiable de mieux « connaître aimer, imiter Jésus-Christ ». Sa christologie est une christologie de l'identification apostolique au Christ, que résume bien sa fameuse trilogie : le prêtre est « un homme dépouillé, un homme crucifié, un homme mangé » ; Jésus « à la Crèche, au Calvaire, au tabernacle ».
Grâce à sa parfaite connaissance des textes, qu'il cite généreusement, le père Musset nous fait pénétrer au coeur d'une pensée dont la valeur vient de la vie qu'elle a inspirée et qui s'y exprime.