Le chant de la vigne

Que je chante à mon ami
le chant de mon ami pour sa vigne.
Mon ami avait une vigne,
sur un coteau fertile.
Il la bêcha, il l'épierra, il y planta du muscat.
Au milieu il bâtit une tour, il y creusa même un pressoir.
Il attendait de beaux raisins : elle donna du verjus.

Et maintenant, habitants de Jérusalem et gens de Juda,
soyez juges entre moi et ma vigne.
Que pouvais-je encore faire pour ma vigne que je n'aie fait ?
Pourquoi espérais-je avoir de beaux raisins,
et a-t-elle donné du verjus ?

Et maintenant, que je vous apprenne
ce que je vais faire à ma vigne !
en ôter la haie pour qu'on vienne la brouter,
en briser la clôture pour qu'on la piétine ;
j'en ferai un maquis : elle ne sera ni taillée ni sarclée,
ronces et épines y croîtront,
j'interdirai aux nuages d'y faire tomber la pluie.

Eh bien ! la vigne du Seigneur Sabaot, c'est la maison d'Israël,
et l'homme de Juda, c'est son plant de choix.
Il attendait le droit et c'est la violence,
la justice et c'est le cri d'effroi.

Isaïe
5,1-7



Trois questions peuvent aider à entrer dans la relecture du passage du livre d'Isaïe que la Tradition a appelé « Le Chant de la vigne » :
• L'absence d'un véritable ami est difficile à accepter, à avouer et à s'avouer ; cette souffrance, ce manque, se cache derrière des sourires de circonstance. Pareille situation n'est-elle pas très répandue ? Est-elle supportable ?
• Dans les communautés ecclésiales,