L’objectif, qui est évoqué dans le titre, est celui d’encourager les frères à découvrir que le chemin qu’ils ont pris est un chemin d’accomplissement humain personnel. « Une retraite devrait être une source où notre joie jaillit de Dieu, de nous-mêmes dans notre relation à Dieu. »
Tout en citant ou se référant volontiers aux maîtres spirituels dominicains (Maître Eckhart, Catherine de Sienne, Bartholomé de las Casas, Henri Suso), l’auteur n’hésite pas à présenter aussi, en préface à certains chapitres, des textes venus d’ailleurs (Dag Hammarskjöld, abbaye de Rachenau, XIVe siècle). Certains chapitres sont suivis par des questions pour aider les frères à intérioriser le thème qui vient d’être traité, d’autres par une prière de l’auteur. Mais ce qui apparaît comme au cœur du discours, c’est l’Évangile, expérimenté, médité en toute simplicité et profondeur. Ainsi, c’est le passage de l’appel des disciples (Jn 1,35-42) qui introduit les deux premiers chapitres, passage relu presque mot à mot pour parler de la vocation comme don de Dieu et réponse de l’homme. Sans oublier l’appel de Nathanaël, la parabole du Bon Samaritain, la rencontre de Jésus avec l’homme riche. Puis, ce sont l’attitude des pharisiens et celle du riche devant le pauvre Lazare qui seront sollicitées pour aider les frères à grandir en liberté et en maturité spirituelle. Au centre du livre, cinquante pages sont un commentaire de la parabole du fils perdu (Lc 15,11-32), dans laquelle l’auteur, après en avoir fait une lecture attentive et priante au chapitre 5, s’y plonge à nouveau en trois autres chapitres pour y chercher la sève de la vie communautaire : « les deux frères », « le père », « la vie commune ». Le thème de la prière et celui de la mission « dont la fin est le salut » sont présentés ensuite dans la tradition dominicaine pour laquelle la prière est la source de la prédication : « La plus grande détresse qui est toujours et partout actuelle, c’est le manque de foi. Saint Dominique a fondé son ordre comme réponse à cette détresse. De ce fait, notre prédication doit être l’annonce de la foi. » Après cela, ne cherchons pas de conclusion. Les deux derniers chapitres, qui traitent de la dévotion mariale chez les dominicains, semblent être plutôt des ajouts de type plus historique que spirituel.
Quoi qu’il en soit, nous acquiesçons volontiers à ce qui est écrit en quatrième page de couverture : ce livre est bien « un guide de vie pour s’accomplir dans la vie religieuse [dominicaine], mais pas que ».
Marie-Amélie Le Bourgeois