Dans notre société sécularisée de plus en plus diversifiée, découvrir et recevoir sa vie comme une vocation ne va plus de soi. Des conceptions anthropologiques différentes y coexistent et parfois s’y affrontent. Certains considèrent subir leur vie, d’autres estiment la construire eux-mêmes sans référence à une transcendance ou à un humanisme commun. Dans ce contexte où les chrétiens, très minoritaires, se retrouvent avec peu d’appuis extérieurs, il y a urgence à développer dans toute l’Église une culture de la vocation, c’est-à-dire à faire découvrir que toute vie est vocation : elle est un don qui se reçoit et qui appelle en retour à se donner à la suite du Christ serviteur, venu pour que « les hommes aient la vie en abondance » (Jn 10,10). Vivre sa vie comme une vocation est ainsi une manière particulière de se comprendre en Dieu, de chercher et trouver sa place dans la société et dans l’Église.

Dès lors, comment développer dans l’Église une pastorale « vocationnelle » qui permette à chacun de répondre à l’appel de Dieu et de trouver le cap de sa vie ? Comment aider à découvrir que la vocation n’est pas « une tuile qui nous tombe dessus », comme le pensent encore certains jeunes, mais un vrai chemin personnel de bonheur qui rend les autres heureux ? Ou encore « l’endroit où votre joie profonde répond aux besoins les plus criants du monde », selon l’auteur américain Frederick Buechner. Tel est l’objet de cet article qui, dans une approche ignatienne, appréhende la vocation dans sa double dimension « mystique » (itinéraire intérieur et spirituel) et « politique » (itinéraire extérieur d’engagement qui incarne un appel et exprime cet itinéraire intérieur).

 

Parler de la vocation avec des images

Une vie et une vocation restent toujours un mystère insaisissable parce qu’elles renvoient à une expérience humaine très profonde. C’est pourquoi les images artistiques et poétiques pourraient aujourd’hui exprimer plus