Il n'y a pas d'éducation sans un souci authentique de transformation de l'humain, en vue de déployer et d'augmenter ses capacités. C'est par ce processus qu'un enfant devient un adulte. Le petit d'homme naît particulièrement inachevé et ne survivrait pas sans le comportement éducatif de ses proches qui lui permet de développer ses compétences. L'éducation implique une part d'apprentissage et de dressage par laquelle un être déploie ses potentialités et s'éloigne du stade primitif où il a surgi. Peut-on parler de dépassement de soi ? Sans doute, s'il s'agit de quitter un état premier de dépendance pour conquérir une forme supérieure de maîtrise de soi et d'autonomie. La visée principale de l'éducation moderne est cette expérience de la liberté qui met très tôt l'enfant face à des interdits et à des choix, lui apprenant ainsi à se déterminer par lui-même. On comprend que cette tâche puisse aisément se muer en tentation de se faire soi-même (au sens du self-made-man) et de s'autofonder, dont est porteuse toute ambition de dépassement de soi.

Pourquoi s'intéresser alors davantage à la transmission plutôt qu'à l'éducation