Lorsque j'étais directrice du Service national pour l'évangélisation des jeunes et pour les vocations (SNEJV) à la Conférence des évêques de France, de 2012 à 2018, je participais chaque année, comme les autres directeurs de services nationaux, à l'Assemblée plénière des évêques de France à Lourdes, au début du mois de novembre. En 2015, nous avons eu une séquence sur le deuxième synode des évêques sur la famille qui venait d'avoir lieu à Rome. Les évêques français délégués au synode ont alors partagé à leurs confrères quelques échos de cette expérience. Chacun, de manière pudique mais réelle, a alors évoqué dans son témoignage comment ce mois de rencontres romaines au contact des évêques du monde entier l'avait déplacé dans sa manière de voir, et converti. Et le cardinal André Vingt-Trois d'exprimer avec humour : « Même moi, un vieux cardinal bien ancré dans ses convictions, comme vous pouvez l'imaginer, ce synode m'a fait bouger ! » Déjà, en 2012, au retour du synode des évêques sur la nouvelle évangélisation, j'avais été frappée par la remarque de Mgr Yves Le Saux, évêque du Mans : « Durant ce synode, nous avons pris conscience des mutations radicales de notre société et de l'enjeu d'une conversion pastorale. Et nous avons compris, nous évêques, que l'évangélisation commence par notre propre conversion personnelle. » Puis, en 2018, ayant la chance de participer au synode des évêques sur « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel », j'en ai moi-même fait l'expérience directe. Ce synode m'a profondément transformée, bien au-delà de ce que j'aurais pu imaginer. La synodalité, vécue dans une attitude profonde d'écoute de l'Esprit et de discernement, est vraiment un chemin de conversion personnelle et communautaire. Le pape François l'exprime ainsi dans son dernier livre d'entretiens sur la crise actuelle : « Ce qui caractérise un