C’était un dimanche de décembre, le premier après le début des vacances de Noël, le dernier avant le 25 décembre. Je me trouvais au premier étage du Palazzo Centrale, en face de mon bureau, et, me penchant, je regardais le grand espace du rez-de-chaussée appelé « atrium » : durant l’année universitaire, il est le lieu où les étudiants se retrouvent, un espace qui nous rappelle que les étudiants sont la raison d’être d’une université... le lieu de leur présence et de leurs voix entre deux cours, entre les activités du matin et celles de l’après-midi. Ce jour-là, l’atrium était silencieux ; seule y demeurait la crèche, installée là il y a quelque temps déjà... Et je me rappelais les quinze derniers jours du trimestre : à chaque interruption de cours, trois fois pendant la matinée, un groupe d’étudiants chantait deux ou trois chants de Noël. Le groupe était chaque fois différent ; ses membres partageaient la même origine nationale, la même langue, le même patrimoine culturel... Et leurs chants s’élevaient dans cet espace d’ordinaire bruyant, au milieu d’autres étudiants, d’enseignants et de membres du personnel administratif venus écouter et se laisser toucher par ce qu’ils entendaient. L’événement de la Nativité prenait alors le visage et avait la voix de ces étudiants venus de tous les coins du monde – car les 2 700 étudiants de la Grégorienne appartiennent à plus de 120 pays différents – qui nous transmettaient la joie de Noël telle qu’elle s’exprime au cœur de la vie et de la foi de leurs peuples et de leurs Églises. Sans doute n’avais-je jamais vécu aussi intensément et aussi sensiblement cette universalité de l’événement de l’Incarnation à la manière dont Ignace en parle dans les Exercices spirituels dans la contemplation de l’Incarnation : « Voir