Etre en paix avec soi-même et autrui, maîtriser et orienter son énergie au prix d’une ascèse souvent sportive, ou encore gagner en harmonie et en douceur dans les relations, ces quêtes ne s’expriment aujourd’hui plus guère dans les mots de la foi, la sainteté par exemple, mais stimulent le mode de vie de beaucoup. Elles sont comme l’expression d’un désir de perfection de soi au service d’une qualité de vie affective et sociale.

Ce qui demeure pourtant constant, c’est la volonté d’accomplir cela par soi-même, au moyen de techniques et d’exercices aussi performants qu’éprouvés : grandir et nous dépasser par nous-mêmes, devenir par nous-mêmes ce que nous nous sentons appelés à être. A nos propres yeux.

La foi chrétienne, en sa mémoire spirituelle, vient ici rappeler et éclairer un autre chemin intérieur à chacun de nous. La sainteté n’est pas un programme de perfection et de développement personnel soutenu par la volonté ou un désir de maîtrise de soi. Elle est la lumière diffusée par nos actes et nos paroles, nos blessures et nos talents, quand ils sont les fruits d’un amour qui nous dépasse et nous emporte ; quand l’expérience d’être aimés, tels que nous sommes, nourrit un désir grandissant d’aimer comme Jésus. Elle est la Bonne Nouvelle vivante et charnelle d’un vivre ensemble toujours à venir, fondé sur un amour qui nous relève et nous ajuste à tout ce que nous vivons.

Tendre à un amour toujours plus grand dans notre propre ligne de vie, telle est la sainteté que l’Esprit Saint nous partage.