La fin de l'histoire du Christ, ressuscité le troisième jour, est heureuse. Et partant, la fin de l'histoire de tous les hommes. Au terme des Exercices, Ignace invite le retraitant à éprouver intensément « allégresse et joie de la si grande gloire et joie du Christ notre Seigneur ». L'itinéraire des quatre semaines, après conversion et pardon, contemplation de la vie du Christ et élection, débouche sur l'expérience d'une joie reçue. Quelle en est la nature ? La question se pose, car, pour Ignace — et nous le savons également d'expérience —, toutes les joies ne sont pas de même étoffe, puisque l'une peut être dite véritable (cf. 329). De plus, il arrive qu'un retraitant vive cette dernière semaine des Exercices dans une certaine austérité bien que dans la joie. Par une lecture du texte des Exercices et une attention à la forme qu'Ignace donne à cette quatrième semaine, nous essaierons de préciser à quelle expérience il est fait référence.
Le début de la quatrième semaine est facilement repérable et bien marqué par son titre, que l'on trouve dans la version Prima et dans la Vulgate ou par la césure que représentent les « règles pour s'ordonner dans la nourriture ». La fin est plus imprécise. La quatrième annotation y inclut l’Ad amorem et les trois manières de prier, mais comme un ajout (4,3). La première remarque de la quatrième semaine semble dore celle-ci avec l'Ascension : « Dans les contemplations suivantes, qu'on procède pour tous les mystères de la Résurrection de la manière indiquée ci-dessous, jusqu'à l'Ascension inclusivement » (229,1). Trois ensembles de textes se dégagent alors, dont il s'agira de mettre en évidence la cohérence : 1. La première contemplation (218- 225) ; 2. Trois remarques, plus une qui apporte quelques modifications aux additions de la