Citées par Jean Charlier, sj, dans son article intitulé En todo servir y amar, ces quelques lignes d'Alberto Hurtado, mort en 1951 et canonisé en 2005, sont extraites d'une lettre à un ami qui prenait de ses nouvelles. Elles disent avec force et sobriété comment se conjuguent dans le même mouvement l'amour de Dieu et le service des autres.
 

 

« Vous me demandez comment s'équilibre ma vie. Je me le suis demandé, moi aussi. Je suis chaque jour plus dévoré par le travail : lettres, téléphones, articles à écrire, visites ; pris dans le terrible engrenage des affaires, des congrès, des semaines d'études, de conférences promises par faiblesse, pour ne pas dire non ou pour ne pas manquer une occasion de faire le bien.[...] Je suis bien souvent comme un rocher battu de tous côtés par les vagues. On ne peut s'échapper que par en-haut. Pendant une heure, pendant un jour, je laisse les vagues battre le rocher ; je ne porte pas mon regard vers l'horizon, mais seulement vers le haut, vers Dieu.

Bienheureuse vie active, toute consacrée à mon Dieu,toute donnée aux hommes, vie dont l'excès même me conduit à me trouver et à me diriger vers Dieu ! Il est la seule issue possible ! […]
En Dieu, je me sens plein d'une espérance quasi infinie. Mes préoccupations s'évanouissent. Je les lui abandonne. Je m'abandonne tout entier entre ses mains. Je suis à Lui et Lui prend soin de tout et de moi-même. Toute mon âme est en Lui. »
 
in Ecrits spirituels inédits, cités par Liturgie des heures, propre de la Compagnie de Jésus, pp.125-126