En matière de formation spirituelle, comme en toute chose d'ailleurs, le diocèse de Nancy ne prétendra jamais être exemplaire. Ce n'est pas dans le tempérament lorrain. La saveur de l'expérience nancéienne peut être cependant révélatrice de ce qui s'élabore, ici et là, dans l'Église de France. C'est à ce titre qu'elle est proposée au début des pages qui suivent, avant d'inviter à des dégustations plus générales. Mais nous sommes bien d'accord : si la tarte aux mirabelles est un régal, c'est parmi d'autres.


Passons par la Lorraine


À Nancy, tout a commencé par la fin. La fin du Cénacle. Après celle de la Visitation, avant celle du Carmel. Tristesse dans le diocèse. Fin d'une longue histoire commune (depuis 1854) entre cette congrégation et les Nancéiens : les retraites de première communion, le parc si apaisant, les sœurs à qui l'on pouvait venir parler... Nostalgie affectueuse ? Pas seulement. Par vocation, le Cénacle était un lieu de vie spirituelle. De nombreux permanents d'Église 1 venaient « s'y poser », on venait y apprendre à prier, à écouter la Parole, à faire ses premiers pas dans le discernement spirituel. Et plus si affinités : depuis des années, les religieuses s'entouraient de bénévoles formés par elles, qui, avec elles, animaient des récollections, des soirées de prière, etc. Au Cénacle, on venait se ressourcer, et un certain nombre franchissait le pas pour aider d'autres à (re)trouver la Source.
Quand la Communauté programma son départ (pour septembre 1999), il fut question de tout ce bien fait comme d'un héritage qu'il fallait préserver, et faire fructifier. Il y eut, posément, des témoignages, des concertations, des prières, des silences partagés. Des amis du Cénacle prêts à « faire quelque chose pour qu'il y ait une suite » se sont régulièrement rencontrés. Ce temps