Former, se conformer, s'ajuster à la vie du Christ, tel est bien l'enjeu de la formation au noviciat, tel est bien l'objectif de celui qui sera appelé le « maître » ou la « maîtresse des novices » : se laisser former par le Christ lui-même. L'« Année de formation des responsables de noviciat » (AFRN) est ainsi née il y a vingt ans, en 1984, de la nécessité pour les maîtres(ses) des novices de se préparer à leurs futures responsabilités d'accompagnateurs. Vingt ans ? Est-ce une vieille histoire ? Était-ce une réponse à un besoin de nos congrégations sous le choc de l’aggiornamento ? Était-ce une réponse à l'ignorance de ceux et celles nommés en « catastrophe », alors que des jeunes frappaient aux portes de nos communautés ? Il semble que cette proposition ait encore sa raison d'être aujourd'hui, puisque le « cru 2003-2004 » a réuni vingt et un participants.

Un peu d'histoire


Depuis 1972, l'internoviciat de Chevilly-Larue fonctionnait et s'ouvrait au désir formulé par les congrégations de réunir leurs novices (hommes et femmes), afin que la formation, plus ou moins à l'unité dans les noviciats, soit enrichie par la confrontation et l'échange entre jeunes ayant un projet commun de vie consacrée. L'apport d'intervenants expérimentés sur les thèmes spécifiques de la vie religieuse a provoqué, en retour, chez les maîtres(ses) des novices nouvellement nommé(e)s, un désir de réflexion sur le contenu et la pédagogie à promouvoir au noviciat. Le Concile était terminé depuis dix ans, et déjà le décret Perfectae Caritatis sur la rénovation de la vie religieuse invitait les « supérieurs à veiller au choix le meilleur et à la préparation sérieuse des directeurs, des maîtres spirituels et des professeurs ». Cependant, l’aggiornamento de nos instituts se révélait encore insuffisant quant à la formation. Une réflexion « inter-instituts » pourrait éclairer judicieusement et adéquatement les personnes nouvellement nommées.
L'échange d'expériences et les questions posées par les maîtres(ses) des novices donnèrent l'idée aux Pères spiritains, chez qui avait lieu l'internoviciat, de proposer un temps spécifique pour les responsables de noviciat exerçant cette fonction pour la première fois. Les premiers organisateurs ont donc conçu une structure mensuelle en lien avec la structure mensuelle de l'internoviciat, auquel les maîtres(ses) des novices pourraient participer afin d'y découvrir les enseignements et la pédagogie mise en œuvre.
Ainsi, en 1984, fut proposée, sous la responsabilité d'un Conseil de tutelle nommé par la Conférence des supérieur(es) majeur(es) de France, une année de préparation à ce service pour les instituts féminins et masculins — année qui aurait son autonomie propre avec ses coordinateurs pour le programme et la vie du groupe. Le succès de la première année fit prendre conscience, parmi les religieux(ses), qu'il ne suffisait pas de nommer à cette responsabilité un frère ou une sœur connu(e) pou...
La lecture de cet article est réservée aux abonnés.