C’est par des rencontres, réelles et imaginaires, que l’Évangile nous fait éprouver la force de la miséricorde pour la désirer. Mais elle se heurte en nous à une logique impitoyable, qui privilégie la force sur la faiblesse au nom de la performance à assurer, qui évalue l’action en fonction du profit qu’on peut en tirer. Et cela jusque dans la recherche d’une vie plus spirituelle, plus sainte. L’homme riche de l’Évangile ne peut quitter ses biens sans abandonner aussi sa logique de gagnant décomplexé. La miséricorde, à l’inverse, est cette tendresse pour la vie qui accueille patiemment la faiblesse et le manque non comme des défis personnels à relever, mais comme des promesses de rencontres et d’avenir, des mains tendues qui appellent à marcher ensemble, au pas les uns des autres.
Y répondre humblement nous lie à Jésus qui, le premier, s’y est engagé jusqu’à faire de sa vie donnée en partage le signe majeur de la miséricorde. C’est rejoindre « une Église accidentée, blessée et sale d’être sortie sur les chemins » (pape François) pour témoigner du souci de Dieu qui veut sauver toute vie en ce monde.