Vingt ans après Que m’est-il donc arrivé ? (Seuil, 1993), qui fait date pour comprendre l’histoire de la spiritualité contemporaine, Guy Coq poursuit son travail d’écriture et de témoignage sur le travail de la foi dans sa vie et (par l’effet heureux d’une voix directe, tâtonnante, celle d’un ami qui se confierait en marchant, un soir d’été, à nos côtés) dans les nôtres : « Tout se joue dans cette relation forte entre la foi et la vie. Quand se perçoit que la foi rend la vie créatrice du meilleur, elle se trouve vérifiée. Réciproquement, quand la vie met la foi à l’épreuve, alors celle-ci révèle son sens profond. »
Le livre se tient dans cette dialectique entre foi et vie, montrant comment cette question qui fut celle des générations de croyants dans la foulée de Vatican II et qui semblait à certains comme dépassée, demeure centrale pour tous ceux qui tournent autour de la foi, hésitant à la reconnaître, et pour ceux qui la voient comme une barrière protectrice. Rien de tout cela : seulement un chemin dans les mots, les idées, les expériences, que l’auteur avec une fraîcheur parfois douloureuse sait partager, un chemin pour discerner « le sable et l’éternité ».
Pourquoi partager ce chemin, à hauteur de vie ? Parce que, nous dit Guy Coq, le croyant, du fait de sa foi, a une dette de parole à l’égard des autres. Remercions l’auteur de l’honorer.

Franck Damour