La face cachée de l'écologie, Un anti-humanisme contemporain ? Cerf, 2004, 266 p., 24 €.
Pour une écologie chrétienne, Préf. O. de Berranger, J.-L. Bruguès et M. Dubost. Cerf, 2004, 84 p., 13 €.


Ces deux ouvrages se complètent parfaitement.
Le premier dénonce avec précision, intelligence et conviction les dérives d'un mouvement écologique tenté de plus en plus par l'anti-humanisme et souvent l'antichristianisme L'Américain Lynn White, l'un des maîtres à penser de la deep ecology (qui considère la planète Terre comme un seul être organique, dont les êtres humains ne sont que des membres parmi d'autres) voit dans le judéo-christianisme la source du mal Le fameux « Dominez la terre » du livre de la Genèse est ainsi sorti de son contexte pour mieux enlaidir ce bouc émissaire. Dans cette dérive de l'écologie, comme souvent par ailleurs, l'amour universel affiché se nourrit d'une exclusive : l'ennemi (ici le judéo-christianisme) qu'il convient de noircir pour mieux renforcer la juste cause.
Historien des idées, Laurent Larcher n'a aucun mal à démonter la machine écologiste : non qu'il partage l'idéologie de maîtrise la nature chère aux philosophes du XVIIIe siècle, mais il sait que l'amour universel capable d'englober toutes les créatures ne peut pas se fonder sur l'idéologie.
Dans le second ouvrage, Hélène et Jean Bastaire, dans la ligne de leurs précédentes recherches, ouvrent la voie d'un rapport au cosmos pacifié qui ne jette le discrédit sur aucune créature, et qui fait de l'homme, non pas le maître irresponsable de la nature (il ne faut pas confondre le christianisme avec certains courants issus des Lumières), mais le gardien.