Peut-on voir dans l'indifférence une « pro-vocation » pour le chrétien, un appel à vivre sa vocation, une tension exigeante un appel au discernement et à la confiance dans un travail de conversion permanent ? À première vue, le défi est grand, car l'adversaire est redoutable ; des expériences proprement chrétiennes sont cependant repérables dans le monde de l'entreprise et la foi chrétienne peut sans doute ouvrir des pistes pour un nouveau modèle de management qui vienne en relais d'un système étouffant bon nombre de ceux qui le servent.
Un constat
Le règlement intérieur, daté de 1880, d'une entreprise française prévoyait en ses articles 1 et 3 : « Piété, propreté et ponctualité font la force d'une bonne affaire » et « Des prières seront dites chaque matin dans le grand bureau. Les employés de bureau y seront obligatoirement présents ». Qui oserait aujourd'hui négocier avec les partenaires sociaux un règlement intérieur de ce type ? Ne faut-il pas se réjouir que de telles références, si facilement critiquables du point de vue philosophique ou politique aient disparu ? Comment concilier des références chrétiennes avec une économie mondialisée où les cultures se croisent ? Les entreprises aujourd'hui sont souvent présentes sur les cinq continents et réunissent des hommes et des femmes de différentes cultures et religions.
L'indifférence est parfois revendiquée par les chrétiens eux-mêmes au nom de l'autonomie de l'ordre économique justifiée par le principe d'efficacité. Cette autonomie est reconnue par les textes conciliaires : « Si, par autonomie des réalités terrestres, on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leurs lois et leur...
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