Les derniers chapitres de la Bible, à la fin du livre de l'Apocalypse, déploient une vision, dont Jean livre le sens caché. Comme bien des visions bibliques, il s'agit d'une scène imaginaire en prise sur le réel qui se sert de traits et d'images à fort pouvoir symbolique. Pour les déchiffrer, il est nécessaire d'avoir une connaissance de la Bible dans son ensemble. Nous sommes placés à la fin des temps, anticipée dans le temps. La vision qui s'offre à Jean est celle d'une ville, la Jérusalem nouvelle, qui descend du ciel d'auprès de Dieu. À travers la Jérusalem nouvelle, une ville éclatante symbolise la vie et l'unité de l'humanité nouvelle. La foi nous la promet pour la fin des temps en nous la faisant contempler dès à présent. Notre vie de croyant est relue à la lumière de ce don de Dieu qui vient aujourd'hui accomplir nos raisons de vivre et d'aimer dans la justice. La Jérusalem nouvelle donne le sens final de l'Incarnation comme accomplissement de la Création.
Jean, le visionnaire, nous plonge dans son univers symbolique pour en dégager le sens, en nous permettant de nous l'approprier par la lecture patiente de son texte.
La Jérusalem nouvelle est l'inverse de Babylone dont Jean décrit l'effondrement (Ap 18). À Babylone, l'argent, les honneurs et l'arrogance sapent les fondements d'une société au profit d'une violence destructrice, malgré les apparences de puissance et de fécondité. La nouvelle Jérusalem se fonde sur l'amour, la différence respectée et féconde, dont le couple humain est la figure depuis l'origine du monde. La cité céleste trouve son accomplissement et son sens le plus achevé dans l'amour du Christ pour l'humanité qu'il sauve en épousant toute sa réalité. Il lui donne une fécondité nouvelle dans la foi. La figure de l'Agneau exprime la non-violence et la tendresse de cet amour qui s'offre jusqu'à l'extrême et transforme nos relations.
Ciel et terre articulent la fin de la Bible et son point d'origine en Dieu selon le premier chapitre de la Genèse. Il n'y a qu'une seule Création, de l'origine à la fin des temps. La nouveauté ne supprime rien mais dégage la plénitude de ce qui fut donné depuis toujours pour que ce soit aussi pour toujours. Le ciel et la terre dessinent un vaste temple aux dimensions du monde, où Dieu réside. Homme et femme y sont posés comme des intendants de Dieu pour prendre soin de ses biens. À ce titre, ils se trouvent revêtus d'une double fonction : ensemble, ils sont roi et reine de l'univers créé, mé...