Arfuyen, 1999, 96 p., 90 F.

C'est bien une « expérience » que nous présente ce livre : la découverte, par une enfant de trois ans, du royaume que peut nous ouvrir celui ou celle qui nous regarde avec bonté. Cette découverte a pour cadre une chambre d'hôpital. La personne qui en fait un royaume est la religieuse dont la jeune Lydie reçoit les soins. Coupée des siens par une grève qui interrompt les communications dans l'ensemble du pays, l'enfant va tout apprendre pendant les deux mois que durera ce tête-à-tête.
Pourtant, il ne s'agit pas d'un récit mais d'un poème en prose : une suite de « sttophes » qui reviennent inlassablement à ce visage de bonté entouré de voiles blancs, aux murs de la chambre, au rosier qui pousse conue le mur, à la mer lointaine, au ciel. La poésie était ici la seule voie d'approche, car il n'y a rien à raconter ; il y a un mystère à interroger, un oracle silencieux qui a justifié pour l'enfant son existence et celle du monde. La fillette balbutiait alors ses premiers mots Devenue femme et poète, elle retrouve la fraîcheur éblouissante qu'ils ont lorsqu'ils nomment une découverte, précisément. Chaque strophe la reprend, l'approfondit, dans un hymne de reconnaissance qui a la respiration de la vie retrouvée. Chacune nous dit tout, mais elle en appelle d'auttes pour le redire, et nous ne nous lassons pas de le réentendre.
Lydie Dattas nous donne ici son quatrième et, sans doute, son plus beau « livre des anges ».