« J’aimerais faire aujourd’hui l’éloge de la simplicité. » C’est par ces mots, après les salutations d’usage, que M. Arnaud Montebourg s’est exprimé le 22 juillet 2014 devant l’Assemblée nationale, lors de la discussion du projet de loi relatif à la simplification de la vie des entreprises. Le ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique d’alors poursuivait en ces termes :

Si je me retourne quelque dix ou vingt ans en arrière, je constate que nous faisions alors l’éloge de la complexité. Un grand philosophe – Edgar Morin pour ne pas le citer – en fit d’ailleurs un livre célèbre. Cet éloge s’est prolongé dans le temps. Je me souviens que, longtemps, on a défendu la complexité, soit à titre d’excuse, soit en guise de référence. Il s’agissait, en tout état de cause, d’une marque de la modernité dans laquelle nous évoluions tous, presque d’une nécessité. La société était complexe, à l’instar des rapports humains et de la politique : bref, tout le monde devait s’accommoder de cette complexité qui devait être arborée comme un motif de fierté générale. Puis l’ère du numérique a bouleversé l’esprit qui préside à notre désir d’organisation des sociétés. Le monde a redécouvert la simplicité, l’interface accessible, la simplification des tâches, les nouveaux programmes ; la vie quotidienne s’est transformée, comme notre vision de l’organisation des sociétés.

 
Au-delà de son contexte politique, l’intervention d’Arnaud Montebourg est intéressante à double titre. D’une part, elle relayait la demande contemporaine d’une plus grande simplicité dans la vie et dans l’organisation sociale. D’autre part, elle envisageait la simplicité comme l’antonyme d’une complexité dont il convient de se libérer au plus vite, au motif qu’elle