Dans l’avant-propos, l’auteur commence par se réclamer du geste du pape François au Jeudi saint 2013. Ce jour-là, parmi les douze détenus auxquels l’évêque de Rome lave les pieds, il y a deux femmes, une italienne catholique et une serbe musulmane. Le fait qu’un tel rituel avait été volontairement conjugué au féminin par le pape a été, pour l’auteur, le déclencheur d’un processus qui aboutit à ce livre. Aucune idéologie mais plutôt un désir d’écoute quand l’auteur cherche, avec l’aide d’une amie, à rencontrer des figures de femmes « pour qui l’Évangile est une force agissante, un fil rouge dans leur existence ». La sélection, forcément subjective, très fortement marquée par la spiritualité ignatienne, aboutit à la présentation de onze femmes contemporaines, dont le dénominateur commun est de « dégager un souffle vital qui touche à l’universel », « un goût prononcé pour la liberté », ainsi que la volonté de « se situer délibérément sur ces lignes de fracture, au contact de personnes ne partageant pas nécessairement la même foi qu’elles ». Dans un style alerte, surtout sous forme de récits de rencontres et d’échanges, ces onze femmes sont présentées successivement. Elles sont d’âges, d’engagements, d’états de vie divers. « Onze trajectoires singulières, onze façons de vivre de l’Évangile, onze manières d’annoncer le Christ. » L’auteur a tenté de les regrouper sous cinq titres de chapitres : « Au risque de Dieu », « Au plus proche du réel », « Aux frontières », « Aux avant-postes » et « Au coeur du Mystère ». Dans un dernier chapitre, conscient qu’il ne pouvait être question de tirer de cette présentation ciblée « une direction unique » pour l’Église de ce temps, l’auteur a préféré demander à deux « figures reconnues » (Régine Maire et Philippe Lefebvre) de réagir à ce qu’il avait écrit de ces femmes ; deux regards différents qui invitent le lecteur à se mettre, à son tour, à cheminer avec elles, les regarder, les écouter, s’étonner d’un tel dynamisme, et aussi – pourquoi pas ? – à (re)penser un peu leur place dans nos communautés.
 
 Marie-Amélie Le Bourgeois