Comme l’indique l’étymologie, « bienveillance » signifie « vouloir du bien ». Toutefois, comment parler de cette « volonté de faire du bien » en évitant de l’associer à la complaisance ou à la gentillesse qui pourrait se rapprocher de la mollesse ? Grâce aux exemples qu’elle donne, la Bible peut nous aider à comprendre que la bienveillance est un regard vivifiant, un acte de miséricorde, mais aussi une révélation, une exigence. Mais de quelle manière aborder les textes bibliques qui en parlent ? Deux méthodes sont possibles. L’une part des textes où le mot bienveillance apparaît : si ce mot n’existe pas tel quel en hébreu [1], plusieurs vocables grecs s’en approchent [2]. Il est également possible de partir des textes où la bienveillance est mise en oeuvre et décrite selon ce que nous entendons aujourd’hui par bienveillance, laquelle consiste à « vouloir du bien » à l’autre. Nous utiliserons plutôt cette deuxième façon de procéder, tout en relevant quelques textes du Nouveau Testament dans lesquels le mot grec apparaît.

Dans la Bible, dès les premiers versets, c’est d’abord Dieu qui est bienveillant. Il nous est montré regardant ce qu’il crée comme étant bon (Gn 1,10, 25…) [3] et désirant le meilleur pour sa création. En Gn 1, il crée l’homme à son image, et en Gn 2, il crée l’homme et la femme, il les bénit, et cette bénédiction est une parole qui donne et souhaite le bien. Néanmoins, ce Dieu bienveillant, connaissant les limites qui enferment sa créature et le mal qui l’afflige, lui offre remède et avenir. En particulier, il voit au-delà des fragilités de