Desclée de Brouwer, 2 001,239 p., 135 F.

Cet ouvrage est fidèle à son titre. Il s'agit de montrer qu'en prenant à la lettre un certain nombre de passages du troisième évangile on peut y découvrir une intention de l'auteur. Car le choix de tel vocable plutôt que de son synonyme dit quelque chose du sens que l'évangéliste a voulu nous communiquer, sans recoupements avec d'autres textes. Chaque chapitre présente d'abord les termes d'une péricope dans une traduction de l'auteur, qui les commente en style oral, sous la forme d'une courte conférence.
En procédant à différentes « traversées » des trente-cinq épisodes de son choix, Guy Lafon conduit ses auditeurs, comme par la main, sur le chemin qui se dessine pas à pas au fil de ses observations sur les mots et leurs assemblages.
Parler supposait aussi pour Jésus d'avoir des auditeurs ; faute de quoi, sa parole n'aurait pas été une réalité, mais une production de sons insignifiante D'ailleurs, Guy Lafon invite à réfléchir sur le mot « temps » (le temps qu'il fait et celui qui passe) pour découvrir la nature du temps de Dieu dans l'épisode étudié.
A partir de remarques apparemment banales, mais dont l'entrecroisement est parfois complexe, l'auteur aide à découvrir un sens qu'on n'avait pas soupçonné à la première lecture. Le style oral s'adapte bien à cette sorte de manuduction. Et, même si le ton de l'ensemble reste direct et simple, on ne se repent pas de l'effort demandé pour lire certains chapitres.