L'espace mystique du Carmel, Abbaye de Bellefontaine, coll. « Flèche de feu », 2001,294 p., 19,82 €.
La Flèche de feu, Introd. C. Cicconetti. Mêmes édition et collection, 2000, 171 p., 37,35 €.


Dans le premier livre, L'espace mystique du Carmel, à travers le commentaire de la règle primitive donnée à un groupe d'ermite du Mont Carmel, vers 1206-1210, par le patriarche Albert de Jérusalem, et des modifications qu'y apporta Innocent IV en 1247, K. Waaijman présente et commente ce qu'il appelle l'espace de la vie contemplative carmélitaine. La première règle était d'orientation nettement érémitique. Innocent IV l'adapte aux conséquences de l'expulsion des carmes hors de Palestine par les musulmans et de leur installation dans les cités d'Europe. Les conditions d'existence ont changé, mais la visée de l'idéal contemplatif doit demeurer partout où le carme s'installe. L'ouvrage est d'un historien de la spiritualité : sérieux, excellemment informé. Il donne à réfléchir sur les nécessaires adaptations du but et des moyens.
Le n° 3 de la collection nous donne le texte latin et la traduction française de Ylgnea Sagitta du carme Nicolas le Français ( t v. 1280). Cet opuscule, écrit vers 1270, alors que Nicolas est encore prieur général de son Ordre, est un rappel à la règle primitive. Les carmes, alors en majorité installés dans les cités d'Europe, ne doivent pas céder aux appels des populations qui les entourent (prêcher, confesser, etc.), mais rester fidèles à leur vocation érémitico-contemplative. Le ton est véhément, polémique, comme pour réveiller des mirages. L'ouvrage veut renvoyer chacun aux options essentielles de sa vocation en un temps de grands changements.