Au commencement, il y a un Dieu qui crée en parlant. « Il dit. » Jusqu'à dix fois cette parole retentit dans les premières pages de la Bible : tout le créé est ainsi l'œuvre de dix paroles. C'est du moins de cette manière que s'ouvre le Grand Livre. Notre Dieu biblique est conversation. Or sa première parole est : « Lumière ! » On n'a pas fini de s'en étonner. La conversation sera un lieu lumineux…

L'ermite, vivant à l'écart dans la solitude et le silence, rencontre des gens et converse avec eux. Au fil des années, il découvre combien la conversation est un art précieux, exigeant, difficile, bienfaisant. Essayons de réfléchir sur cet art, en livrant quelques repères qui, Dieu sait, peuvent être utiles également pour ceux qui ne mènent pas le même mode de vie.

La solitude n'éteint pas la conversation : ne sommes-nous pas toujours en conversation, avec nous-mêmes, avec nos amis les livres, avec le Dieu vivant dans notre psalmodie, ou encore avec lui dans les moments assidus de lectio divina ? Nous y ruminons la parole de Dieu : « Quand tu lis, il te parle ; quand tu pries, tu lui parles. » C'est ainsi que les Pères de l'Église latine