Nouvelle Cité, coll. « Racines », 1999, 152 p., 85 F.

Deux portes d'entrée permettent de pénétrer dans le domaine toujours actuel mais difficile de la pauvreté. La première porte est celle de l'exégèse biblique: Pierre Debergé est ici très à l'aise dans sa spécialité : il ratisse large et passe en revue les passages liés à la richesse et à la pauvreté, tant dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament. Il met en relief la richesse des patriarches, son rôle au service du peuple, ainsi que les dérives, dénoncées par les prophètes, dès l'époque plus urbanisée de la royauté. De l'Evangile, il tire un jugement nuancé, soulignant combien la pauvreté fonctionne comme critère des appels singuliers.
La seconde porte est plus spirituelle. Elle ouvre un domaine où la pauvreté est distinguée de la misère socio-économique, même si la pauvreté spirituelle s'incarne nécessairement dans l'organisation de la société et les postures morales. On saura gré à l'auteur de ne pas escamoter ces dimensions institutionnelles de la pauvreté, même s'il ne traite ces problèmes qu'au moyen d'allusions.
Finalement, le lecteur trouvera dans ce petit ouvrage bien écrit et facile à lire les références essentielles pour se positionner sainement dans un domaine piégé.