Habités par la peur de manquer et l’incertitude de l’avenir dans la crise que nous connaissons, il est urgent de contempler l’enfant qui nous sauve aujourd’hui. Car il s’agit bien de convertir le rapport que nous avons avec l’argent et les biens. Dominé par Mammon, il nous engage dans une course à la survie dont les exclus sont toujours plus nombreux, tandis qu’on est prêt à lui sacrifier des sommes fabu­leuses. Depuis des années pourtant, des prophètes « autorisés » appellent à des échanges fondés sur le choix de ce qui sert davantage la dignité de chacun et un vivre-ensemble plus juste, une vie plus frugale par rapport à la nature, à la planète…
Des mesures techniques et une politique de régula­tion et de vigilance plus grande à l’égard des structu­res économiques et financières sont indispensables. Mais le chemin vers une telle liberté est-il possible sans une conversion personnelle, sans un combat quotidien pour creuser et accueillir en soi la pauvreté, le manque qui rendront audibles la parole ou le cri de celui qui n’a rien d’autre à offrir que sa vie ?
L’amour seul change les coeurs.