Dès les premières pages de son livre, Marie-Laure Choplin, que certains lecteurs de Christus ont peut-être eu le bonheur de découvrir dans le numéro de juillet 2021 (n° 271, pp. 16-21), énonce clairement son intention : regarder « comment la vie se donne, imprévisible et déroutante » à travers les rencontres et dans nos jours tels qu'ils sont et non pas tels que nous rêvons qu'ils soient. Les jours « tels qu'ils sont » que Marie-Laure Choplin va considérer, ce sont les jours d'épreuves comme les jours de joie. La rencontre de l'autre, qu'il soit un étranger ou que l'intimité soit tout d'un coup possible, reste ce qui donne sens aux jours. Ici, l'autrice fait le choix d'honorer deux genres de rencontres bien particuliers : celles qu'il lui a été donné de faire en tant qu'aumônière d'hôpital et celles qui se jouent dans une relation amoureuse. Ce livre est porté par le désir de contempler et de faire contempler la vie qui naît de toute relation, même quand rôdent la maladie et la mort. Le Royaume, dit-elle, « se lève entre nous » dans l'espace qui nous relie. De n'importe quel lieu peuvent surgir le sens et la beauté : « Mes jours de Royaume savent que la lumière peut tromper et que la nuit peut devenir clarté. » Chapitre après chapitre, l'autrice met la délicatesse de sa plume au service d'une parole qui console, touche et réjouit tout à la fois. La Bible qui est convoquée éclaire les situations de vie offertes au lecteur car l'Écriture « a ce pouvoir de révéler nos vies » et bénéficie en retour de l'éclairage de toutes ces expériences qui « nous traduisent la Parole ». Derrière les récits, le lecteur découvre ce que signifie « garder toutes ces choses en son cœur », comme le faisait la mère de Jésus. Nul besoin de se retirer dans le silence d'un monastère pour laisser se déployer en soi une âme contemplative. Marie-Laure Choplin en fait la démonstration : il suffit d'accueillir les jours qui se succèdent, nos « jours de Royaume ». Un humble exercice de relecture, ni plus ni moins !