Plus que des miettes, des perles ! Ces courtes méditations, écrites par le théologien orthodoxe dans les dernières années de sa vie et encore inédites, sont pleines de la lumière de Pâques. Comme un testament, comme un cadeau, elles visent l’essentiel de la foi dans un langage qui rejoint les questions existentielles de l’homme contemporain. Qui est Jésus, comment la Croix irradie d’une force vivifiante, l’Église est matrice de résurrection, la prière comme le murmure de l’Esprit au plus secret du sanctuaire du cœur ? Pensée théologique et spiritualité sont ici inséparables. Par touches et par ressac, l’auteur partage le patrimoine mystique et théologique de l’Orthodoxie : « Mon propre service dans ce domaine, dit-il, concerne surtout le langage.» On ne s’étonnera pas d’y trouver, outre ces méditations sur le fondement, une réflexion sur le « mourir » à l’approche du grand passage, passage d’un seuil qui seul peut élever l’homme au-dessus d’un certain somnambulisme. « Je sais que je ne mourrai pas, écrivait saint Syméon le Nouveau Théologien, puisque je suis au-dedans de la vie et que j’ai la vie tout entière qui jaillit au-dedans de moi. » Comment s’y préparer sinon en devenant, dès maintenant, un vivant d’une vie qui jaillit d’un cœur renouvelé, un cœur de chair. Une belle lectio divina à l’approche de Pâques !
 
 
Claude Flipo