Desclée de Brouwer, 2001, 117 p., 13,42 €.

Pour atterrir sur les planètes des jeunes, Henri Madelin sait bien qu'une seule approche est vouée à l'échec : comme il est sans cesse en mouvement lui-même, il entraîne le lecteur dans une suite de touches toujours pleines d'intuitions, qui dressent des portraits « impressionnistes » de jeunes. Le lecteur doit sans cesse faire la moitié du travail pour sortir de ce qu'il savait sur le plan sociologique ou idéologique et entrer dans une démarche d'accompagnateur.
D'excellents textes illustrent le mouvement comme ceux de Michel Foucault sur l'individualisme, d'Alexis de Tocqueville sur des approches de la liberté, de Simone Weil sur la science intérieure ou de Martin Buber sur la façon d'habiter notre monde afin d'y rencontrer Dieu... Ils aident bien à tisser des liens nouveaux entre la Bonne Nouvelle et les jeunes. On ne peut rencontrer les jeunes en vérité que si on les aime, si on aime le monde d'aujourd'hui.
Il s'agit moins de donner des repères ou des balises pour rencontrer des jeunes sans rivages que de trouver cette disponibilité intérieure qui donne du goût à la rencontre. On n'a qu'une vie, et c'est dans ce moment de rencontre que chacun peut se donner totalement.