Au dernier moment […], on dirait que ses forces le trahissent ; il ne peut maîtriser sa peur, il appelle ses amis à son secours, il supplie son père de lui épargner une épreuve trop lourde pour lui, insurmontable.

De tous les mystères du Fils de Dieu fait homme, celui de son agonie à Gethsémani nous est le plus précieux, le plus inaccessible […]. Jésus se trouvait paralysé. Peur des tortures physiques, dégoût de l'Humanité, impuissance devant une tâche trop lourde, vision de l'échec de tous ses efforts ? Il faut à la fois songer à toutes ces raisons, et nous convaincre qu'elles nous dépasseront toujours. Une chose est certaine : le Christ a touché à cette heure l'abîme le plus profond de la souffrance, il a été écrasé par le poids le plus accablant. L'immense fatigue qui tombe tous les soirs sur les villes et les campagnes, le désespoir des pauvres, les larmes des mères et des enfants innocents, le dégoût de vivre et l'angoisse de la mort, toute la détresse de l'Humanité, Jésus l'a connue à cette heure, et il a été sur le point de succomber.