Grasset, 1999, 284 p., 125 F.

Après Thérèse d'Avila ou le divin plaisir (cf. Christus, n° 177, p. 91), Elisabeth Reynaud nous donne une biographie de Jean de la Croix. Même flamboyance dans le récit pour camper ce Siède d'or espagnol qu'elle connaît bien. Le combat mené par Thérèse pour réformer l'ordre des carmes est assumé jusqu'au martyre par Jean de la Croix. La résistance féroce des carmes chaussés, les intrigues, les voyages incessants exigés par les fondations font un contrepoint agité et violent au surgissement de ces chants épurés que sont la Nuit obscure ou la Vive flamme d'amour.
Pour notte siède, certes dans un tout autre contexte mais aux vies sollidtées par mille excitations extérieures, Jean de la Croix est un maître exigeant et fascinant. Totalement engagé dans l'action (il dessinait, bâtissait, soignait, toujours disponible pour la direction spirituelle ou une lettre d'amical soutien), il témoigne de ce qui nourrissait cette présence aux choses et aux êtres : ce possible et sublime retrait en Dieu seul.