« Laissant tout, ils le suivirent. » Luc 5,1-11
Inigoom a vu le jour en deux temps. D’abord, au cours de rencontres entre jésuites, plusieurs d’entre nous rêvaient de monter des propositions un peu plus sportives et engageantes physiquement qu’une retraite dans un centre spirituel. Nous constations une carence d’activités spécifiques destinées à celles et ceux pour qui le sport est une composante essentielle de leurs vacances [1]. Mais l’animation d’autres initiatives (Vie en mer, entrée en prière ; JMJ ; Penboc’h jeunes professionnels ; etc.) ne nous permit pas de réaliser ce rêve. Ensuite, en septembre 2012, des jeunes professionnels réunis en équipe Magis sont venus me solliciter pour monter une « sorte de goum ignatien » [2]. Certains étaient habitués à la pédagogie ignatienne, plutôt randonneurs, parfois grimpeurs, et désiraient que tout cela puisse se combiner dans une seule et même proposition. L’un ou l’autre avait été tenté par un goum mais avait finalement abandonné l’idée pour diverses raisons [3]. C’est donc avec une équipe Magis de cinq jeunes pros et moi-même qu’Inigoom vit le jour [4]. Cela nous a demandé un an pour monter le camp d’une semaine : faire les reconnaissances pour trouver un itinéraire ajusté, une pédagogie, des « menus », une dynamique, penser la communication [5]. En fait, la préparation même de ce camp fut une expérience en soi qui aurait été suffisante pour l’équipe. Mais la partager avec seize autres participants nous a permis d’éprouver le bien-fondé de notre intuition qui s’exprimait ainsi :
À la suite de saint Ignace de Loyola, cette expérience s’adresse aux jeunes âgés de 20 à 35 ans, qui souhaitent affermir leur foi et approfondir leur connaissance du Christ, par la marche (trente kilomètres par jour environ), la prière, la simplicité de vie, le jeûne. Inigoom alterne temps de solitude et de partage pour redécouvrir la liberté que Dieu nous donne.
Se mettre en route
L’itinéraire retenu entre Lalouvesc (Ardèche) et Villefort (Lozère) nous fait traverser des paysages et une flore changeant en permanence. Sans voiture pour la sécurité, le groupe est en autonomie. Les participants ne se connaissent pas à l’avance. Dans leur sac, qu’ils avaient fait léger à notre demande, s’ajoutent au départ cinq kilos de matériel et de nourriture. Cette dernière est frugale : porridge le matin, thon et tranche de pain croustillant au déjeuner, riz le soir, quelques fruits secs. Pour chacun, un carnet de route avec les cartes lui permettant d’être autonome dans la journée, un peti...
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