Les sœurs de Saint-André, présentes à Taizé depuis 1966, collaborent à la mission des frères auprès des jeunes, notamment pour l'accompagnement. Deux d'entre elles partagent leur regard et leur réflexion sur ce lieu de rencontres où tant de jeunes ne cessent de faire halte.

Frère Roger s'étonnait : « Pourquoi des jeunes viennent-ils à Taizé et comment se fait-il que cet accueil grandisse ? »1 Pour tenter de répondre à cette question, notre point de vue sera celui du témoignage et du compagnonnage. Sœurs de Saint-André, petite congrégation ignatienne, nous partageons et soutenons la pastorale des frères auprès des jeunes depuis 1966. Notre communauté vit au rythme de l'accueil, avec son flux et son reflux selon les saisons, assurant une diversité de tâches, de collaborations et de services, dans lesquels nous nous relayons tout au long de l'année afin que les jeunes puissent continuer de « passer à Taizé comme on passe près d'une source »2.

Sur la colline de Taizé, aujourd'hui…

Depuis 1940, trois fois par jour, sans exception, les cloches sonnent sur la colline de Taizé : les centaines ou les milliers de jeunes de pays très divers interrompent toutes leurs activités et se rendent à l'église pour la prière commune avec les frères. La Parole y résonne en plusieurs langues, à travers les lectures et les chants qui encadrent un long temps de silence, incroyablement dense quel que soit le nombre de participants. La place unique et centrale donnée à la Parole se prolonge par les introductions bibliques quotidiennes qui précèdent les échanges en petits groupes. Comme aux débuts, ces jeunes appartiennent à des Églises de différentes traditions : catholique, luthérienne, réformée, méthodiste, anglicane, orthodoxe… pour autant qu'ils se sentent reliés à une institution chrétienne. Certains sont déjà très impliqués dans leur Église locale,