Préf. C. Louis-Combet. Jérôme Millon, coll. « Atopia », 2000, 128 p., 60 F.

Voici l'un des plus anciens parmi la vingtaine de textes déjà exhumés dans cette collection. Il est dû à la plume d'un célèbre prédicateur franciscain de la fin du XV siècle. Ce récit, tantôt quasi-traduction, tantôt paraphrase du texte évangélique, était destiné, semble-t-il, à illustrer « les diverses parties et cérémonies de la Messe ». Autant qu'à la saveur de la langue (celle de Villon et de Commynes), le lecteur est sensible aux insistances révélatrices de la spiritualité de l'époque : à la fascination pour les larmes, pour le sang et les plaies du corps supplicié du « très doux Agneau », minutieusement détaillé. Le réalisme le plus cru vise à susciter les émois les plus délicats. Beau témoignage de la tradition franciscaine, au moment où va la rencontrer un Ignace de Loyola.