L'Atelier, coll. « Interventions théologiques », 2004, 176 p., 16 €.

Geneviève Comeau, religieuse xavière, est théologienne et professeur au Centre Sèvres. Le titre, suggestif, met l'accent sur la relation, et la relation heureuse, entre religions D'emblée, il souligne la chance des rencontres, pour chacun des chemins spirituels en présence.
Une tension court dans l'ouvrage qui commence par dresser de façon fine, et dans une écriture dialogale, un état des lieux de la théologie des relations interreligieuses. Il donne les repères pour comprendre les différentes approches qui se sont développées depuis le Concile, les obstacles, les impasses rencontrées en chemin. G. Comeau ne renonce pas pour autant à l'affirmation sereine de la foi. Elle prend le beau risque d'entraîner le lecteur dans l'art du récit chrétien. La foi chrétienne est expérience du mystère de la filiation et de la paternité, dans l'Esprit d'engendrement. Cette expérience valorise la fraternité et l'Église comme sacrement de salut
Reconnaissons-le : nous ne savons pas comment s'exerce la seigneurie pascale du Messie chrétien à travers la pluralité des religions. Mais les défis de la relativité sont une chance, malgré les menaces, car les relations signent l'ouverture à autre que soi, à d'autres que soi. Cela est tout différent du pragmatisme relativiste qui se réfère à une vérité sans contenu, et que réfute fermement l'auteur. Oui, la rencontre devient un événement spirituel quand s'opère le miracle d'une ouverture à l'autre Cette ouverture marque de manière unique le style de Jésus Christ.