« Le spirituel est constamment couché dans le lit de camp du temporel. »
Charles Péguy
 

N’est-il pas étrange de vouloir rapprocher le gouvernement politique, qui organise la vie des hommes au pluriel, de l’expérience spirituelle qui renvoie habituellement à la dimension intime du sujet ? Certes, la question pourrait être envisagée à partir du cheminement individuel d’un haut responsable politique, à travers l’itinéraire d’une conscience singulière, et souvent prophétique, livrée au feu de l’Esprit. La vie et l’engagement de Robert Schuman seraient ici riches d’enseignement. Mais les liens entre l’exercice du pouvoir et l’expérience spirituelle ne se déploient pas seulement dans le secret d’une conscience, quelle que puisse être la fécondité de ces liens. Les transformations radicales opérées par la globalisation et les événements survenus à Paris depuis le 7 janvier [1] dernier, nous invitent à nous ouvrir à d’autres dimensions de la vie de l’Esprit, sous peine de méconnaître que, tout comme le vent, l’Esprit « souffle où il veut ». Car nul ne sait « d’où il vient ni où il va » (Jn 3,8).
 

Gouverner : hier et aujourd’hui

Sans doute, l’acte de gouverner a-t-il longtemps été compris comme l’exercice d’un pouvoir solitaire sur un pays ou sur la vie politique d’un État. L’étymologie du terme « gouverner » signifie d’ailleurs « diriger avec un gouvernail ». Mais le mot n’évoque-t-il pas bien davantage aujourd’hui, dans les pays démocratiques, l’exercice d’un pouvoir concerté ou négocié avec d’autres. La dimension collective du pouvoir, la complexité des processus de décision, la multiplication des groupes de pression et d’intérêts, des contrepouvoirs, des arbitrages, des concertations et consultations en tous genres, rendent le pouvoir politique – qu’il soit national, européen ou international – non seulement plus diffus, mais aussi plus opaque et anonyme.
 

Un lieu de dialogue ?

Le gouvernement politique pouvait hier s’accommoder du discernement dans la solitude, mais faut-il encore attendre l’homme providentiel ? Faut-il désirer un Moïse qui viendrait nous libérer de l’esclavage, après s’être entretenu en face à face avec Dieu [2] ? À l’heure des mobilisations citoyennes, des rassemblements républicains et des consultations démocratiques, le lieu spirituel est-il encore exclusivement celui de la conscience du citoyen ? « Comment faire en sorte que la société puisse participer au débat, alors qu’elle a l’impression qu’elle en est privée par la classe politique ? Dans une démocratie moderne, il ne s’agit plus seulement de se fonder sur la légitimité des élections pour prendre une décision, mais de s’appuyer sur la force d’expression des citoyens pour la consolider » [3] : tel est le constat de Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Il n’en va pas seulement de l’avenir de la démocratie, il s’agit de reconnaître, pour les croyants, un lieu de dialogue, d’écoute et de réciprocité dans l’écoute, où l’Esprit puisse souffler. Car l’Esprit habite la chair de ce monde, il crie en nous, gémit dans la création tout entière en attente de délivrance [4], et se réjouit lorsque chaque homme s’engage librement et pleinement dans un dialogue authentique.
 

Gouverner Entre nos peurs et nos espérances

Gouverner, aujourd’hui, c’est accepter d’être confronté à des questions non seulement plus complexes, mais qui nous laissent désemparés : dans le domaine de la bioéthique, de l’écologie politique ou de la lutte contre le terrorisme, par exemple. C’est aussi reconnaître l’existence de tensions redoutables entre le réalisme du politique et l’idéalisme du spirituel, entre les exigences du vivre-ensemble et celles de l’Esprit. C’est enfin admettre le fossé grandissant, nourri par la crise économique et sociale, entre les réalités quotidiennes marquées par l’exacerbation des tensions, des conflits, des suspicions, des sensibilités et des peurs – alors que, dans le même temps, les partis et les syndicats sont toujours plus affaiblis – et les fruits de l’Esprit que sont l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur et la maîtrise de soi [5]. Force est de constater qu’il est difficile de vivre ensemble, aujourd’hui, dans la cité [6]. Dans ces conditions, comment déchiffrer l’action de l’Esprit à l’oeuvre ? En quel lieu le chercher et le reconnaître ?
 

Où trouver l’Esprit dans nos démocraties ?

 

De l’art du gouvernement

Peut-être convient-il, au préalable, d’admettre que le gouvernement en politique est devenu un art difficile, qui suppose de savoir détricoter, trier, non pas des câbles mais des fils d’araignée [7], tant est grande la complexité des affaires humaines. Gouverner suppose également d’être capable d’arbitrer en temps de crise, d’exceller dans l’art du compromis, de nouer des alliances, de dénoncer les conflits d’intérêts, de déjouer les « coups » médiatiques ; et tout ceci, alors qu’aucun droit à l’erreur n’est plus de mise et que les dirigeants se voient refuser ce qui est le propre de l’homme : l’existence de zones d’ombre et les ténèbres du coeur qui surviennent lorsqu’on ne voit plus son frère [8].
 

Gouverner en politique : une expérience spirituelle au pluriel

Le combat commun du politique et du spirituel Le deuxième préalable est de reconnaître que le politique et le spirituel partagent un même enjeu, celui de lutter contre la désespérance : celle des hommes qui peinent à vivre ensemble face à la violence et celle du coeur qui se débat et combat face à la désolation. Le politique et le spirituel n’ont-ils pas, tous deux, à relever un même défi : celui d’ouvrir des chemins porteurs d’espérance. Et l’espérance, comme le dit si bien Péguy, « c’est cette petite fille de rien du tout […] qui pourtant traversera les mondes révolus » ; c’est par elle que « nous attendons de Dieu, avec confiance, sa grâce en ce monde » ; car « l’Espérance voit ce qui n’est pas encore et qui sera. Elle aime ce qui n’est pas encore et qui sera » [9].
 

L’affaire de tous

Le troisième et dernier préalable est de consentir à ce que gouvernants et gouvernés endossent une même responsabilité. N’est-il pas injuste, en effet, d’incriminer les seuls dirigeants de tous les travers de nos sociétés ? Georges Clemenceau n’avait-il pas raison lorsqu’il affirmait, à propos de l’affaire Dreyfus : « L’Affaire d’un seul est l’affaire de tous, c’est-à-dire que l’injustice qui a frappé publiquement un individu est l’affaire de tous les citoyens, elle constitue une injustice publique. Ce n’est vrai que dans la vie publique, mais cela devient également et curieusement le fondement de la vie privée. [10] » Ne sommes-nous pas solidaires, dans la réussite comme dans l’épreuve, dans l’expérience politique comme dans l’expérience spirituelle ? Et ne pouvons-nous tenter d’unir nos voix dans une même supplique, celle que le psalmiste met sur les lèvres de Salomon : « Dieu, donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice. Qu’il gouverne ton peuple avec justice […] Qu’il fasse droit aux malheureux de son peuple, qu’il sauve les pauvres gens » (Ps 72).
 

Édifier un monde commun

Un nouveau lieu spirituel pourrait alors se découvrir, au coeur même de l’espace le plus fragile et le plus vulnérable de nos démocraties, celui où se rassemblent les hommes lorsqu’ils désirent édifier un monde commun, celui où se communiquent les pardons qui délient le coupable et la victime, celui où s’échangent les promesses qui raniment la confiance et l’espérance. Ne peut-on admettre que l’Esprit habite « le réseau des relations humaines », cet « entredeux », cet « inter-est, qui est entre les gens et par conséquent peut les rapprocher et les lier » [11] ? Le réseau de paroles et d’actions des citoyens, ce web qui a fait irruption de manière si fulgurante dans nos vies, est intangible et, pourtant, il est aussi « réel que le monde d’objets que nous avons visiblement en commun » [12]. Ce faisceau de relations que nous tissons est si fragile qu’il se dissout dès que nous nous dispersons ou nous divisons ; et il est si puissant qu’il peut résister aux tentatives de manipulation, d’appropriation et de confiscation du pouvoir. Ce n’est donc pas seulement le « lieu vide » [13] de la démocratie ; c’est un lieu susceptible d’être habité et inspiré par plus grand que nous.
 

Les conditions d’une vie spirituelle et politique authentique


La rencontre

Mais l’Esprit ne peut se manifester et être reconnu, en ce lieu politique, qu’à certaines conditions, au premier rang desquelles figure la rencontre authentique. La « culture de la rencontre » sans peur ni préjugé, si chère au pape François, est une condition essentielle. Et la rencontre n’est digne de ce nom que « lorsque la parole et l’acte ne divorcent pas, lorsque les mots ne sont pas vides, ni les actes brutaux, lorsque les mots ne servent pas à voiler des intentions mais à révéler des réalités, lorsque les actes ne servent pas à violer et détruire mais à établir des relations et créer des réalités nouvelles » [14]. La rencontre authentique est à la base de la vie spirituelle comme de la vie démocratique ; elle peut se faire avec le plus proche, au coeur même de nos familles (ou communautés) fragilisées, comme avec le plus lointain, aux « périphéries » de nos cercles ou habitudes. Nous ne sommes pas tenus de choisir entre la veuve et l’orphelin, entre l’ami et l’étranger. Et il est possible de faire l’expérience – joyeuse et surprenante – d’être soi-même accueilli lorsque l’on ouvre sa porte au demandeur d’asile [15]. L’hospitalité du coeur n’a pas de frontières.
 

Amour désintéressé de la cité

Une deuxième condition a été mise en évidence par Tocqueville, dans son ouvrage De la démocratie en Amérique. De manière prophétique, il y fait l’éloge de « l’esprit public » ; et il souligne que le seul moyen « d’unir l’intérêt individuel à l’intérêt du pays », et de parvenir à développer un amour désintéressé de la cité, est de faire en sorte que « chacun s’intéresse aux affaires de sa commune, que chacun, dans sa sphère, prenne une part active au gouvernement de la société » [16]. Sans doute, la mise en commun de nos différences et de nos sensibilités peut légitimement effrayer, elle peut même générer un certain chaos ; mais l’apprentissage du débat critique et de la confrontation démocratique peut également s’avérer une source de joie profonde, et peut même engendrer un réel bonheur public, celui de vivre ensemble et de nous réjouir de nos différences.
 

La raison élargie et le coeur intelligent

Tout ceci peut apparaître comme un voeu pieux, un doux rêve insensé, vite balayé à la moindre résurgence de violence. Et pourtant, l’homme n’est pas seulement « un loup pour l’homme » ; Thomas Hobbes lui-même ajoutait une autre formule, inséparable de la première, qu’il estimait tout aussi vraie : « L’homme est un dieu pour l’homme. [17] » Pour nous en convaincre, Arendt met en lumière les ressources dont l’esprit humain dispose pour répondre aux défis du monde réel ; la philosophe rappelle que deux facultés humaines, souvent inexploitées, sont à notre portée : la raison élargie et le coeur intelligent. Pour parvenir à une rencontre authentique, pour accéder à l’esprit public, c’est-à-dire à l’impartialité dans les affaires publiques, gouvernants et gouvernés peuvent recourir à ces deux facultés, essentielles pour la vie politique comme pour la vie spirituelle.

 

La raison comprend plus de langues qu’elle n’en parle

La raison élargie [18] veut embrasser l’universel ; refusant de se replier sur elle-même ou de se laisser enfermer dans des peurs, elle réclame la présence des autres et ne se retranche pas dans des désaccords stériles ; elle n’oppose pas la raison séculière à la raison révélée. Car, « le grand privilège de la raison tient à ce qu’elle “comprend plus de langues qu’elle-même n’en parle” et le grand privilège de l’homme tient à ce qu’il est plus que le “modèle des pures idées”. C’est dans cette capacité à raisonner et dans cette humanité que réside la garantie philosophique pour une conception politique de l’humanité » [19].
Cette raison élargie requiert un apprentissage, un exercice, un entraînement ; c’est une réalité vécue qui transforme la manière d’agir, de penser et de voir. Car il est possible d’échanger sa position ou son point de vue contre celui des autres, et d’accomplir « ainsi une véritable liberté de mouvement dans le monde spirituel » [20]. La raison élargie suppose donc une véritable gymnastique de l’esprit. Tout comme je peux me mouvoir physiquement pour prendre la place d’autrui et adopter son point de vue géographique, je peux me déplacer mentalement, par l’imagination, et m’ouvrir à d’autres points de vue, d’autres langues, d’autres réalités politiques. « Ce qui est décisif, ce n’est pas de retourner les arguments et mettre les affirmations sens dessus dessous, mais d’avoir acquis la capacité de voir réellement les choses de différents côtés, c’est-à-dire politiquement parlant d’être capable d’assumer toutes les positions possibles présentes dans le monde réel à partir desquelles on peut observer la même chose. [21] ».
Il s’agit ainsi de s’ouvrir toujours davantage aux réalités diverses et complexes, dans le but d’expérimenter le monde « tel qu’il est “réellement”, dans son objectivité, visible de toutes parts » [22]. Cette perception de la réalité du monde, comme quelque chose qui nous est commun à tous et que nous pouvons partager, ne renonce pas pour autant à trouver une position juste, c’est-à-dire ajustée aux réalités. Elle aboutit à un jugement qui n’a rien de l’objectivité surplombante, mais qui est assumé par celui qui aspire humblement à vivre en tant que citoyen du monde.
 

« Donne à ton serviteur un coeur intelligent »

Le gouvernement politique ne peut se passer de la raison élargie, raison qui échappe à la seule causalité et aux calculs logiques, en mobilisant l’imagination et la sensibilité. Mais la raison ne suffit pas. Une autre faculté, complémentaire de la première, est requise et permet de mieux comprendre le lien intime qui relie en profondeur la vie politique à la vie spirituelle. Pour la décrire, Arendt recourt à une expression biblique, riche d’autres harmoniques : le coeur intelligent. Rien de plus étranger à la vie politique, apparemment, que le coeur. Mais il s’agit ici du coeur biblique, entendu au sens d’homme intérieur, de centre de décision ou encore de lieu de jugement.
Arendt fait ainsi référence au roi Salomon qui, prenant conscience de l’immensité de sa tâche, avoue à Dieu qu’il ne sait comment gouverner. C’est parce qu’il mesure sa finitude, son insuffisance face à la multitude des attentes de son peuple, que le tout jeune roi adresse à Dieu cette requête : « Il te faudra donner à ton serviteur un coeur intelligent pour gouverner ton peuple, pour discerner le bien du mal. [23] » Arendt interprète ce passage en ne faisant aucune différence entre gouvernant et gouvernés ; le privilège d’un coeur intelligent n’est pas exclusivement réservé au roi ; chacun de nous peut y aspirer. C’est la raison pour laquelle Arendt précise : « En ce sens, l’ancienne prière que le roi Salomon […] adressait à Dieu garde peut-être pour nous sa valeur. Le coeur humain, aussi éloigné de la sensiblerie que de l’activité routinière, est la seule chose au monde qui puisse assumer le fardeau que nous a légué le don divin de l’action, ce don d’être un commencement et, partant, d’être capable de commencer. Salomon sollicitait ce don-là, parce qu’il […] savait que seul un “coeur intelligent”, et non la réflexion ni le simple sentiment, nous rend supportable le fait de vivre dans un même monde avec ces éternels étrangers que sont les autres et leur permet à eux de nous endurer. [24] » 
Le coeur intelligent ajoute à la raison élargie cet aveu d’impuissance, ce sentiment de vertige que seule la prière peut combler. Dès lors, rien n’empêche les gouvernants et les gouvernés de se reconnaître dans une même dépendance et dans une même gratitude, lorsque s’ouvrent des chemins pour l’action et lorsque nous parvenons à reconnaître en l’étranger un frère. Nous en avons tous fait l’expérience : le coeur possède des virtualités infinies et notre liberté peut s’offrir au miracle d’un nouveau commencement.
 

De terre en ciel

Péguy affirmait que « le spirituel est constamment couché dans le lit de camp du temporel ». À la même époque, Max Jacob, peu de temps après sa conversion au catholicisme en 1911, écrivait, quant à lui, un poème intitulé « De terre en ciel ». Et c’est en ces termes qu’il évoquait la proximité et les liens incessants entre l’insolite de la terre et la beauté du ciel, mais aussi entre la réalité du ciel et le mystère de la terre :
 

De ciel en terre ? ourdi par quels détours ?
Comme de tête en mon coeur vint l’amour ?
Ou de l’enfer regrimpé à rebours ?


Le poète témoigne ici de l’expérience spirituelle la plus extrême, celle d’être sauvé de son enfer personnel par le miracle de l’amour qui convertit sa raison pour venir habiter son coeur. Il a éprouvé au plus intime les merveilles d’un miracle toujours possible. La vie politique peut, elle aussi, s’arracher à ses enfers collectifs et connaître cet émerveillement, ce miracle d’une vie ensemble, partagé avec d’autres.
 

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[1] L’attentat à la rédaction de l’hebdomadaire Charlie Hebdo et la tuerie dans une épicerie casher.
[2] Cf. Ex 33,11.
[3] La Croix du 11 juillet 2014.
[4] Cf. Rm 8,22-23.
[5]Cf. Ga 5,22.
[6] La multiplication d’actes antisémites en France et le nombre record de départs de juifs français vers Israël, qui a plus que doublé en 2014, en attestent. L’attaque contre Charlie Hebdo puis contre un supermarché casher le confirment.
[7] La formule est empruntée à Vladimir Jankélévitch.
[8] Cf. Ex 10,21-29 : la neuvième plaie d’Égypte est l’endurcissement du coeur.
[9] Le Porche du mystère de la deuxième vertu, 1912.
[10] La formule de G. Clemenceau est reprise et commentée par Hannah Arendt dans son Journal de pensée (1950-1973), t. 1, Seuil, 2005, p. 24.
[11] H. Arendt, Condition de l’homme moderne, Calmann-Lévy, 1983, p. 240.
[12] Id.
[13] La formule est de Claude Lefort.
[14] Op. cit., p. 260.
[15] Cf. le réseau Welcome du Service jésuite des réfugiés (JRS) qui permet à des familles ou à des communautés religieuses d’accueillir, pendant trois semaines ou un mois, un demandeur d’asile ou un réfugié.
[16] De la démocratie en Amérique, vol. 1, Flammarion, 1981, chap. vi, pp. 331-332.
[17] T. Hobbes, « Ép tre dédicatoire », Du citoyen, Flammarion, 2010, p. 75.
[18] H. Arendt reprend le plus souvent les expressions d’Emmanuel Kant, dans la Critique de la faculté de juger : « mentalité élargie » ou « mode de penser élargi ».
[19] H. Arendt, « Une parole chrétienne à propos de la question juive », Écrits juifs, Fayard, 2011, p. 300. H. Arendt cite ici Jacques Maritain.
[20] H. Arendt, Qu’est-ce que la politique ?, Seuil, 1995, p. 105.
[21] Op. cit., p. 104.
[22] Op. cit., p. 68.
[23] 1 R 3,9.
[24] « Compréhension et politique », La nature du totalitarisme, Payot, 1990, p. 59.