L’Atelier, 2011, 208 p., 18 euros.
 
François Varillon (1905-1978) n’avait pas fait l’objet d’études qu’auraient méritées sa théologie, son immense culture artistique et littéraire, sa profon­deur et sa finesse spirituelles. C’est ce qui a poussé Claude Thélot – conseil­ler maître honoraire à la Cour des Comptes, et bien connu de ceux qui suivent les questions d’éducation – à proposer, dans le cadre d’un mémoire de théologie, une approche globale de ce jésuite éminent dont l’oeuvre et la pensée continuent d’éveiller tant de personnes à l’intelligence de la foi qui les habite. Il donne avec sobriété un certain nombre de clés qui permettent de pénétrer plus aisément dans l’oeuvre abondante du P. Varillon, d’y repé­rer des influences déterminantes (de Lubac, Teilhard), et de goûter ainsi ce qui unifiait au plus profond une person­nalité passionnée par la rencontre de Dieu dans notre culture. Les « trois axes d’une pensée » qui forment la première partie de l’ouvrage forment de ce point de vue une introduction fort utile. Dans le chapitre intitulé « Dieu est paradoxe », cependant, on aurait aimé que l’auteur montre davantage l’unité intérieure de l’écrivain pétri d’art et de littérature, et du missionnaire passionné par le travail de l’Esprit dans une culture en plein bouleversement… Dans le der­nier chapitre sur « la vocation de trans­mettre », plus proche des préoccupations de l’auteur, l’intention pédagogique qui présidait à l’écriture du P. Varillon est fortement soulignée, et surtout resituée spirituellement : « Se placer toujours du côté de l’homme qui cherche à com­prendre sa foi aujourd’hui. » C’est en quoi son oeuvre continue à faire de lui un « éveilleur spirituel ». Cette posture est peut-être le fruit le plus savoureux que Claude Thélot recueille de sa lecture du P. Varillon.