Toute tentative de vouloir procéder par nous-mêmes à notre progrès spirituel est une impasse. Notre générosité doit s'abandonner à l'Esprit pour recevoir de lui à la fois son vrai dynamisme et les actes concrets qu'elle doit produire. L'ascèse n'a absolument rien perdu de sa nécessité. Au contraire, elle n'est que davantage d'actualité dans une société où la consommation excite sans cesse tous les désirs. L'ascèse est un moyen de consentir à l'action de Dieu en nous et d'y participer activement. Mais nous devons la recevoir de lui, nous laisser guider par l'Esprit pour percevoir ce qu'il nous demande aujourd'hui et, quand nous l'avons perçu, nous y donner généreusement. Alors nous serons libres dans l'ascèse elle-même, nous ne serons pas tentés d'en faire une performance, un exploit par lequel nous serions en train de sculpter notre figure spirituelle. Car l'ascèse véritable est humble, de l'humilité du consentement à l'action de Dieu.

C'est à cette condition seulement que nous pourrons recueillir les fruits de nos efforts, car Dieu fait tout, y compris nos efforts, et ne veut pourtant rien faire sans notre oui et les renoncements qu'il implique.