Les innovations techniques des années 50 à nos jours en matière de contrôle et d’aide à la fécondité ont été perçues comme une libération : la fécondité allait enfin devenir une réalité biologique comme les autres, libérant la sexualité. Les acquis sont considérables. Après les progrès médicaux qui ont rendu possible la chute de la mortalité infantile comme de la mortalité en couches, bien des cas d’infertilité ont pu trouver une solution. Cependant, ces indéniables progrès ont aussi modifié la vie des couples, tant dans leur dimension conjugale que parentale. Si une certaine normalisation a eu lieu, ce n’est pas exactement dans le sens d’une banalisation.
Bien sûr, les techniques utilisées pour maîtriser la fécondité sont sans doute aussi anciennes que l’humanité, de l’avortement provoqué à la fertilité stimulée. Alors en quoi notre époque innove-t-elle ? D’abord, la place faite à une technique complexe est beaucoup plus large. Ensuite, la fécondité se joue de plus en plus dans un jeu à trois, entre le couple et le corps médical. Enfin, les critères pour prendre la décision sont beaucoup plus incertains, remis au jugement personnel, certes largement influencé par le milieu social ou les représentations communes mais aussi chargé du poids de la responsabilité.
 

La sexualité, un besoin comme un autre ?


Les premières innovations ont