FERNANDO ROCA ALCÁZAR S.J. Ethnobotaniste, Université Catholique du Pérou, Lima. Dernier article paru dans Christus : « Lettre du Mexique : découverte d’un peuple » (n° 177, janvier 1998).

Christus : Vous avez un parcours très original. En effet, vous avez connu au moins deux vies : celle d’un officier de marine, puis, une fois devenu jésuite, celle d’un missionnaire doublé d’un ethnologue spécialisé en botanique.

Fernando Roca
: Dès ma petite enfance, j’ai vécu dans une base navale très isolée de l’Amazonie péruvienne, où mon père était officier de marine. Je me souviens d’avoir pris un avion à hélices, d’où j’ai longuement regardé de la fenêtre la confluence des fleuves Marañón et Ucayali qui donne naissance à l’Amazone au Pérou. Ma mère paniquait à cause des mygales, des vipères... Mais, pour moi, c’était le paradis. Je voyais l’Amazonie comme une mer verte, traversée par des fleuves, où la vie était partout mais surtout