Prés, et trad. M. Rondet. Vie chrétienne, 2003, 140 p., 16 €.

Le 2 février 1945, le P. Alfred Delp était pendu à la prison de Tegel à Berlin. Il avait 37 ans. Il avait été arrêté à Munich le 26 juillet précédent, emprisonné, torturé et condamné après un procès inique, pour avoir réfléchi dans le cercle de Kreisau, où il avait été envoyé par son provincial, à un avenir de son peuple qui ne passe pas par le nazisme. « Adieu, écrit-il peu avant d'être exécuté, mon crime est d'avoir cru à l'Allemagne par-delà une heure possible de détresse et de nuit, d'avoir refusé la religion de l'orgueil et de la violence et de l'avoir fait comme catholique et comme jésuite. » Il rejoint ainsi son aîné, le bienheureux P. Rupert Mayer
La remarquable présentation du P. Michel Rondet nous introduit au plus prêt du drame vécu par le jésuite allemand. Ses feuillets, pour la plupart griffonnés la nuit, en prison, les mains enchaînées, nous ouvrent au grand mystère d'une vie offerte : Delp trouve progressivement la liberté spirituelle et la joie qui vient de Dieu en payant le plus haut prix. Il comprend comment il peut librement donner sa vie en s'associant à l'offrande du Christ. Et, plus incompréhensible encore, comment ce qu'il vit est volonté et œuvre de Dieu Les mots avec lesquels sont écrites les méditations sur l'Avent, le Notre Père ou le Veni Sancte Spiritu ont la simplicité et la gravité de qui avance vers la mort et une vie plus grande. Ces pages de feu entraînent très loin dans la communion à la Passion.