« Ce discours est trop fort, qui peut l'écouter ? » Jésus vient de multiplier les pains. Les gens, enthousiasmés, veulent le faire roi. Jésus s'adresse à eux : « Vous me cherchez parce que je vous ai rassasiés. Mais vous n'avez rien compris à mon geste. Le pain véritable, ce n'est pas celui que vous avez mangé. C'est celui qui descend du ciel. » Tous s'écrient : « Donne-le-nous, ce pain-là ! » Jésus poursuit : « Le pain descendu du ciel, c'est moi. » L'enthousiasme s'écroule alors : « Mais pour qui se prend-il ? » Et Jésus insiste : « Le pain que moi, je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde. » Seraient-ils donc obligés de devenir anthropophages ?... Oui, ce langage est trop fort. Beaucoup s'en vont. Jésus en appelle alors à sa résurrection : « Quand vous verrez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant... »
Nous-mêmes, aujourd'hui, où en sommes-nous par rapport à l'Eucharistie ? Certains croient à la présence réelle à la manière d'une allégorie : le pain partagé et la coupe qui passe de main en main, quelle belle image de l'amitié qui nous rassemble autour du souvenir de Jésus ! Pour d'autres, à l'opposé, le Christ est présent dans l'hostie à la manière des ossements d'un saint dans un reliquaire. Ces deux façons de voir escamotent le mystère de la résurrection de Jésus, et donc celui de sa mort. Elles effacent aussi le mystère lié à la conception de Jésus dans le sein de la Vierge Marie comme à sa naissance. Il suffirait que Jésus soit un homme, simplement un homme, au même titre que Napoléon ou Vercingétorix, pour que soit validée sa présence posthume sous la forme d'un souvenir ou d'une relique ! Or notre foi nous demande de croire que Jésus, homme véritable, est réellement le Fils éternel de Dieu, le Verbe de Vie.
 

De l'amitié à la foi


C'est bien ce saut de la foi qu'ont dû franchir les disciples de Jésus, ceux qui avaient vécu en sa compagnie les trois ans de sa vie publique, et assisté, de loin pour la plupart, à sa passion et à sa mort. Ce passage du compagnonnage à la foi, saint Luc le raconte dans l'épisode des disciples d'Emmaus (24,13). Il nous dit ici l'expérience ultime de tous les disciples.
Deux disciples viennent de quitter Jérusalem pour rentrer chez eux. Trois ans plus tôt, ils avaient quitté la maison familiale pour suivre Jésus dans sa montée vers Jérusalem. Aujourd'hui, c'est donc à l'envers qu'ils parcourent le chemin de leur vocation. Il n'y a rien d'étonnant à ce que l'étranger qui les rejoint les trouve tristes d'une énorme déception. Ils racontent, en effet, comment ils avaient cru que Jésus était le sauveur d'Israël envoyé par Dieu. Or il a été arrêté, jugé, condamné f t crucifié, sans qu'aucune puissance divine se soit manifestée pour le sauver. Des femmes, il est vrai, ont raconté que son tombeau était vide. Mais lui, ils ne l'ont plus revu. L'étranger leur explique alors comment les Ecritures avaient prévu tout cela. Mais les disciples restent sourds à ces évocations.
Soudain, le récit bascule. Il le fait grâce à un geste de générosité tout simple, que, malgré leur grande peine, les deux disciples osent poser : ils invitent l'étranger à passer la nuit chez eux, « car le soir tombe ». L'étranger accepte, et voici qu'en plein repas il prend le pain, le rompt et le leur donne. Les disciples sont stupéfaits, car l'étranger vient d'accomplir le geste même de Jésus au soir de la dernière cène. Ils n'en croient pas leurs yeux. De fait, l'étranger a disparu. Ils ont dû rêver. Mais non, ils ne rêvent pas. Le pain partagé est bien là, avec quelques miettes autour. Ces morceaux de pain qu'ils n'ont pas rompus deviennent pour eux le signe irréfutable de la réalité de la présence de Jésus à leur table alors même qu'ils ne le voient plus, comme sur la route alors même qu'ils ne l'avaient pas reconnu.
Spontanément, ils retrouvent le chemin de leur vocation première. Malgré la nuit (il n'y a plus de nuit), ils repartent vers Jérusalem pour retrouver la communauté des disciples. Or eux aussi ont vu Jésus. Une foule de paroles entendues de sa bouche, lorsqu'ils étaient avec lui, reviennent à l'esprit des disciples. N'avait-il pas dit : « Je suis le pain descendu du ciel » ? N'appelait-il pas Dieu « Père »? A partir de l'expérience qu'ils font du Ressuscité, la foi chrétienne prend forme en eux. Ils affirment désormais, et jusqu'à se laisser tuer plutôt que de renoncer à leur affirmation, que ce Jésus qu'ils ont connu pendant trois ans, qu'ils ont vu souffrir et mourir sur la crobc, est vraiment ressuscité.
En des récits maladroits (car cela ne correspond à rien de l'expérience courante), ils racontent comment le Ressuscité est venu plusieurs fois vers eux, leur montrant dans ses mains, ses pieds, son côté, les blessures mortelles de la croix. Ils constatent que ce corps de Jésus ne se laisse plus saisir. Madeleine en fait la douloureuse expérience. Ce corps est désormais capable de se trouver en plusieurs endroits en même temps, d'entrer dans la maison alors que les portes en sont fermées. Ce corps de Jésus (bien réel pourtant, puisqu'il mange encore avec eux) n'est plus soumis aux lois de l'espace et du temps. Prend forme alors dans l'esprit et le coeur des disciples, comme dans tous leurs discours, le kérygme, c'est-à-dire la formulation fondamentale et originelle de la foi chrétienne que voici : « Jésus, Christ, Fils de Dieu, Sauveur des hommes. » « Jésus » est le nom de leur ami : ils l'ont toujours appelé ainsi ; « Christ » est le nom biblique de l'Envoyé de Dieu, oint par Dieu, le Messie tellement attendu.
Personne, dans toute la tradition biblique, n'avait osé penser que Dieu lui-même serait le Messie promis, surtout les juifs les plus fidèles. Or c'est cela que les disciples sont conduits à reconnaître devant le Ressuscité. De plus, si Jésus se manifeste comme divin à l'heure de sa résurrection, c'est qu'il l'était depuis ses origines humaines. Matthieu et Luc se font un devoir de raconter, sous cet angle de la divinité de Jésus, la conception (Annonciation), la naissance et l'enfance du Sauveur. Déjà, ils charpentent ces récits sur ce qu'ils ont appris de Jésus : l'invitation faite aux pauvres (les bergers) et aux païens (les Mages). Déjà, ils annoncent la souffrance et la mort de Jésus à travers le massacre des innocents et la fuite en Egypte. Déjà, ils proclament la résurrection dans l'épisode de Jésus perdu et retrouvé au Temple : « Ne saviez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père ? »
Lorsqu'on pense aux disciples, généreux, certes, mais lourds, gauches, quelque peu arrivistes, peureux et lâches au moment de l'épreuve, et qu'on les voit aujourd'hui annoncer sans crainte et la résurrection de Jésus et sa filiation divine, on ne peut que se demander comment et quand s'est opéré un si radical retournement. A en croire les disciples d'Emmaùs, la conversion s'est faite grâce à l'Eucharistie. C'est cette importance de l'Eucharistie que nous allons essayer de mieux cerner maintenant.
 

« Nul ne prend ma vie, c'est moi qui la donne »


A n'en pas douter, c'est bien la « fraction du pain » qui révèle aux deux disciples la résurrection de Jésus. Par les récits de l'Ascension, les mêmes disciples nous disent que ce Jésus ressuscité est définitivement « assis à la droite du Père ». Il s'agit de Jésus, et ce nom d'homme dit bien que l'humanité de Jésus est assise à la droite de Dieu. Son humanité a été divinisée. Or, tout au long de sa vie, Jésus a annoncé que ce qui doit lui arriver sera offert à tous les hommes : « Où je suis, là aussi sera mon disciple » (Jn 12,26). On peut donc affirmer que, dans l'intention de Dieu, le seul désir qui anime ses décisions n'est autre que la divinisation de l'homme, de tout homme.
Pour un croyant, il est évident que Dieu peut tout. Ce qui est moins évident, c'est la manière que Dieu choisit pour parvenir à réaliser son désir. Un tour de prestidigitation aurait suffi. Ce serait oublier que Dieu est amour. Or l'amour respecte souverainement celui qu'il aime. Si Dieu aime l'homme au point de vouloir l'associer à sa divinité, il ne l'en respecte pas moins. Lorsque tout son désir le porte à vouloir diviniser l'homme, Dieu ne peut pas opérer cette divinisation sans la participation libre de l'homme. Voilà pourquoi, devant les réticences permanentes de l'humanité à faire sien le désir de Dieu, la Trinité décide, si l'on peut dire, que le Fils se fera homme. Un homme, enfin, en cette humanité tellement aimée et si peu aimante, fera sien le désir de Dieu, puisque ce désir de Dieu sera aussi le désir humain de Dieu fait homme.
Cette décision n'est pas une façon de parler. L'hominisation du Fils de Dieu n'est pas une simple apparence. Elle se doit d'épouser toute la réalité de la vie humaine telle qu'elle est, avec une conception, une naissance et une croissance, jusqu'à la mort inclusivement. La Trinité, décidant l'incarnation du Fils, décide, par le fait même, que le Fils connaîtra aussi la mort humaine. « Nul ne prend ma vie, mais c'est moi qui la donne », dira Jésus. La source de cette offrande pleinement libre est à rechercher non pas dans les modalités de la mort de Jésus où la croix lui sera imposée par la dureté des hommes, mais dans la décision initiale de se faire homme, et de se faire réellement homme, et donc mortel.
Sans doute pouvons-nous maintenant aborder un mot qui marque toute la théologie de l'Eucharistie et qui, pourtant, heurte les oreilles de beaucoup de chrétiens aujourd'hui. Il s'agit du mot « sacrifice ». On comprend pourquoi ce mot paraît choquant. Toutes les religions, en effet, et notamment celle d'Israël, connaissent le sacrifice. Or nous pensons spontanément que, pour comprendre les expressions « sacrifice de la croix » ou « sacrifice eucharistique », il nous faut voir ce que furent les sacrifices anciens, afin d'en plaquer le schéma sur le sacrifice du Christ. Heureusement, il n'en est rien. Sans quoi nous aurions de Dieu une image parfaitement cruelle, puisqu'il semblerait s'abreuver avidement du sang de son Fils crucifié. Il nous est dit à maintes reprises que les sacrifices anciens ne pouvaient pas sauver l'homme. Il nous est dit aussi que le sacrifice de la nouvelle Alliance accomplit tous les sacrifices anciens. Aussi nous faut-il prendre le modèle où il est, c'est-à-dire en Jésus Christ.
« Sacrifice » vient de deux mots latins : « sacrum facere » (« rendre sacré »). Pour toutes les religions, sacrifier une bête, par exemple, consistait à la reconnaître comme sacrée, comme propriété de Dieu. Il fallait donc que l'homme s'en prive pour dire qu'il la donnait à Dieu. Le meilleur moyen de s'en priver était de l'immoler et de la brûler. Avec Jésus, nous découvrons que le mot « sacrifice » prend un sens insurpassable. Pour Jésus, rendre sacré, c'est proprement diviniser, rendre divin. Il est vrai que tout sacrifice a quelque chose à voir avec la mort, mais certainement pas à la manière dont nous venons de le dire à propos des sacrifices anciens.
Il est important de remarquer, en effet, que c'est dès l'instant où Jésus est conçu et vient à naître que son humanité est divinisée, elle est faite sacrée, puisqu'elle est l'humanité du Fils de Dieu. Dès le premier instant de sa vie, l'humanité de Jésus est donc « sacrifiée ». Pourtant, pendant quelque trente ans, rien ne transparaîtra de cette étonnante réalité, même pas, sans doute, aux yeux de Jésus. Le Fils de Dieu, de fait, a voulu « perdre tout ce qui l'égalait à Dieu », comme le dira saint Paul (cf. Ph 2,6), afin que les hommes comprennent que son inscription en humanité était authentique. Celui qui aime veut ressembler à l'aimé, s'identifier à lui. Dieu a voulu pleinement s'identifier à nous. A cet égard, Paul parlera d'anéantissement de Dieu. Le réalisme avec lequel le Fils de Dieu a voulu faire sienne la nature humaine le conduira inéluctablement jusqu'à la souffrance et la mort. Puisque tout homme souffre et meurt.
Pour autant, la mort de Jésus n'est pas banale. Déjà, nous pouvons dire qu'elle est la mort d'un héros. En effet, au moment où la question fatidique lui est posée par le grand Prêtre : « Es-tu le Fils de Dieu ? », Jésus décide de demeurer fidèle à ce que sa conscience lui dit de son identité, et il répond : « Tu l'as dit. » Tout homme, qu'il soit croyant ou non, peut être sensible au courage que suppose cette fidélité à sa conscience, et jusqu'au bout. En cela, pourtant, Jésus n'est pas une exception, car beaucoup d'hommes ont eu ce même courage. Ce qui fait l'originalité absolue de la mort de Jésus ne peut être perçu que par le croyant. Aux yeux de la foi, la mort de Jésus n'est rien d'autre que la mort de Dieu. Dieu a voulu entrer dans notre mort humaine. La crobc est l'accomplissement du désir de Dieu réalisé dans l'incarnation du Fils. Le sacrifice, au sens chrétien du terme, inauguré dès l'instant de la conception de Jésus, s'accomplit réellement à la crobc.
 

Il est ressuscité, comme il l'avait dit


Lorsque le chrétien parle de sacrifice, il parle identiquement de divinisation. Trois jours après la croix, grâce à la force divine qui l'habite, l'humanité de Jésus sort du tombeau : elle a vaincu la mort. Un membre authentique de notre humanité, authenticité garantie par la mort même qu'il a dû subir, est enfin manifesté au grand jour comme divinisé. Jésus jouit désormais, jusque dans son humanité, de toutes les prérogatives de Dieu.
C'est bien de leurs yeux que les hommes ont pu voir le versant humain du sacrifice : Marie et Joseph ont accompagné Jésus depuis sa conception et sa naissance ; les disciples ont vécu avec lui pendant ses trois ans de vie publique ; les témoins du calvaire ont assisté à la mort de Jésus et à sa mise au tombeau. Mais c'est par la foi que nous croyons au versant divin de ce sacrifice de Jésus : l'humanité de Jésus est divinisée, elle est comme Dieu même.
La résurrection révèle comme vraies les paroles surprenantes, voire scandaleuses, que Jésus avait dites lors de la multiplication des pains : « Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour (...) Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. De même que le Père qui est vivant m'a envoyé et que je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi, vivra par moi » (Jn 6,54-57).
Au début de ces pages, nous rappelions combien les auditeurs de Jésus furent choqués par de tels propos. Ces paroles deviennent maintenant acceptables et merveilleuses pour le croyant. Acceptables, d'une part, parce que l'humanité de Jésus apparaît comme pleinement investie par l'Esprit, spiritualisée. Elle n'est plus soumise, comme nous le sommes, comme elle l'était, aux limitations de la matière. Rappelons-nous ces autres paroles de Jésus : « C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. » Jésus jouit désormais de toutes les capacités divines. En son humanité ressuscitée, Jésus est présent partout, comme Dieu même. Jésus peut se rendre présent intérieurement, chose que nous ne pouvons faire encore à cause des lois de la matière auxquelles nous sommes soumis. Les paroles de Jésus deviennent merveilleuses, d'autre part, parce que la rencontre du Ressuscité libère peu à peu les disciples d'une grande crainte, celle que Jésus soit devenu un fantôme. Il leur montre ses mains et son côté transpercés. C'est bien lui, le crucifié. Le réalisme de la résurrection se manifeste. En effet, le concept de résurrection exige la réalité de la mort, de même que la mort — puisqu'elle n'intervient qu'une seule fois dans une existence — donne valeur unique à cette existence qui ne bénéficiera pas d'une seconde chance pour réparer ce qu'elle aurait manqué. Ne ressuscite que ce qui est mort ; ne meurt que ce qui a vécu.
Le prix, pour les croyants, de cette spiritualisation, de cette divinisation manifestée de l'humanité de Jésus, consiste en ceci : Jésus devient insaisissable, invisible. « C'est votre intérêt que je parte » (Jn 16,7). Voilà pourquoi Jésus a voulu nous laisser un signe visible de sa présence devenue invisible, et ce sont le pain et le vin sur lesquels ses propres paroles sont prononcées. Pain et vin séparés comme son corps livré et son sang versé sont séparés sur la croix, témoignant de l'amour qui va jusqu'à l'accomplissement du sacrifice de soi et dont rien, dès lors, ne peut nous séparer (Rm 8,39). Tel est bien ce que la foi désigne par l'expression de présence réelle. Dans l'Eucharistie, le Christ nous est réellement présent, parce qu'il actualise pour nous le don qu'il fait de sa vie pour la multitude à travers l'épreuve de la crobc. Ne cherchons pas d'autre lien entre l'Eucharistie et la croix que la volonté même de Jésus qui choisit pain et vin comme signes de sa présence. Le pain, nous l'assimilons, le vin nous réjouit : deux signes très forts pour symboliser et réaliser cette présence de l'humanité de Jésus en chacun des participants. Cette présence est vivifiante et réjouissante, puisqu'elle nous associe au sacrifice, à la divinisation dont le Fils de Dieu est l'auteur pour notre plus grande réussite, c'està- dire notre propre divinisation.

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Il semble nécessaire de ne pas conclure ces pages sans une interrogation. Si le pain et le vin de l'Eucharistie doivent pouvoir parler très fort au croyant, en leur montrant combien Dieu a voulu se plier au réel de l'homme pour rendre l'homme capable d'être grandi jusqu'au réel de Dieu, qu'en peut saisir l'incroyant ? L'incroyant est-il définitivement interdit de toute rencontre avec le sacrifice de la croix et la divinisation de Pâques ? Pas du tout ! En effet, lorsqu'à l'intention des croyants le Christ institue l'Eucharistie comme signe efficace, comme sacrement de son « sacrifice-divinisation », il institue par là même le corps et l'humanité (individuelle et sociale) du croyant « eucharistie » comme signe visible de sa présence. Celui qui communie devient luimême corps du Christ, visible par tous. « Je ne vis plus, dit encore Paul, mais c'est le Christ qui vit en moi. » D'où la grande question qui se pose au croyant chrétien, la seule qui devrait nous préoccuper : sommes-nous, dans le réel de nos vies individuelles et communautaires, des signes interrogateurs et enthousiasmants de la présence du Seigneur pour ceux que nous rencontrons ?