Les années 90 ont ébranlé notre monde à force de changements profonds, rapides et surprenants. Si la chute du mur de Berlin symbolise la fin d'une époque, la construction d'un autre mur, beaucoup plus long et mortifère, à la frontière des Etats- Unis et du Mexique, représente le commencement d'une autre époque appelée à de grands défis. A cette charnière, au tournant de l'histoire, la fin du second millénaire s'ouvre sur une nouvelle problématique. Tandis que, dans un monde globalisé, s'est affaiblie la confrontation Est-Ouest, celle entre Nord et Sud s'est approfondie. Pour les pauvres, majoritairement situés au Sud, il n'y a pas d'issue. Ils sont passés au stade d'exclus. Plus moyen de compter sur le système néo-libéral qui domine l'organisation des marchés. La brèche entre pauvres et riches se creuse et s'étend.
D'un autre côté, jamais comme aujourd'hui la culture hégémonique n'a eu une technologie aussi efficace pour atteindre, à travers les médias, jusqu'aux populations géographiquement les plus reculées. Elle influe sur les cultures les plus traditionnelles en les fragmentant et en créant confusion et malaise sur leur identité. De nouvelles formes de pauvreté ont surgi, comme les déplacés urbains ou ethniques, les enfants de la rue, les femmes exploitées dans les zones franches ou les réseaux internationaux de prostitution, la délinquance et la criminalité dans les quartiers en lutte pour le contrôle de la drogue... En conséquence, le Sud pauvre lance des vagues d'émigrants clandestins vers le paradis supposé du Nord. Beaucoup meurent ou disparaissent pour toujours dans la tentative. Les pauvres des pays riches souffrent aussi de cette situation. Et cela provoque une grande désintégration personnelle, familiale et communautaire.
 

Libération des pauvres et néo-libéralisme


Pendant deux décennies, nous avons annoncé la libération des pauvres, mais c'est le néo-libéralisme qui est venu. Le croyant qui recherche la justice avec une option préférentielle pour les plus pauvres a été secoué dans sa foi. Demandons-nous de quelle manière ce choc a afferté les croyants de nos communautés et églises dans leur expérience de Dieu.
Les réactions furent diverses. Dans un premier temps, surtout là où la chute des utopies a été la plus violente, beaucoup se sont enfoncés dans le désarroi et le désenchantement. Beaucoup ont cherché des espaces plus chaleureux et protecteurs où vivre leur foi. D'autres se sont détachés de la pratique religieuse, tout en conservant jusqu'à un certain point un engagement personnel mais sans passer par une vie sacramentelle. Au sein des communautés chrétiennes les plus engagées au service de la foi et à la promotion de la justice, les jeunes et les nouveaux chrétiens adultes ne s'identifient plus au langage des chrétiens « de la première heure », ce qui rend difficile de restructurer leur lecture de la réalité et leur monde symbolique. Les jeunes se présentent avec de plus grands besoins de clarifier leur intimité confuse et désagrégée. Ces différentes réactions ont poussé les communautés chrétiennes à reformuler leur identité et leurs projets. Ce processus peut être lent et difficile, mais il ne peut être ajourné si celles-ci ne veulent pas apparaître comme un témoin du passé.
Un certain nombre, cependant, ont réussi à surmonter le premier effroi devant la chute des grandes utopies pour les plus pauvres. Ils gardent vive cette dimension utopique de tout coeur humain, capable de discerner les signes de l'action de Dieu dans les temps nouveaux. Je m'arrêterai sur trois dimensions de cette nouveauté :

• Le besoin de transcendance.
Il s'exprime avec force au milieu de l'hiver réfrigérant de la sécularisation, qui a accompagné l'extraordinaire progrès scientifique et technique. La transcendance, on la cherche partout, en toute sorte de sectes et de groupes. Au milieu d'un aussi vaste labyrinthe, ce n'est pas tant la certitude rationnelle qui est recherchée que l'expérience affective, la mystique religieuse qui résonne au corps et au coeur. Ni la société technique, ni la « culture du bienêtre », de la « satisfaction », de l'« amusement »..., ne suffisent à combler le coeur humain. Comme l'affirmait Karl Rahner : « Le chrétien de demain sera mystique ou ne sera pas. »

• L'« autre
». La découverte de l'autre comme différent, qui me répond et me sauve, est une autre caractéristique de notre temps. Les moyens de communication et la possibilité de se mouvoir dans le monde avec rapidité, par-delà les frontières fermées en d'autres temps, nous ont permis d'approcher d'autres personnes qu'auparavant déformaient à nos yeux des préjugés religieux, culturels, raciaux. Nous nous sentons plus proches les uns des autres dans ce village global. Nous éprouvons le besoin d'aller à la rencontre d'autres cultures et religions avec la certitude de pouvoir trouver chez l'« autre » des éléments pour être davantage « nous-mêmes ». La diversité apparaît constamment, dans l'intimité même de nos foyers, sur les écrans et publications, et nous la voyons traverser nos rues et nos aéroports en touristes, pèlerins, hommes d'affaires, athlètes, artistes... Si ce visage multicolore élargit notre conception de l'être humain, elle nous fait aussi ressentir une communion nouvelle sur la terre.

• La solidarité.
On voit ainsi surgir de nouvelles solidarités inattendues en faveur d'une humanité nouvelle. Des astronautes de différentes nationalités et croyances peuvent être réunis dans une capsule étroite autour de l'espace. Les associations de cadres « sans frontières » (médecins, ingénieurs, etc.), les « commissions de la vérité » qui se sont prêté main-forte par-delà les nationalités pour éclaircir des crimes « d'Etat » ou des disparitions, les « volontaires » de toute sorte, les ONG au service de la santé ou de l'éducation, les organisations écologistes qui cherchent à préserver la terre de toute contamination et déprédation, sont des exemples au niveau international. Bon nombre ont déjà leurs martyrs. Au sein de réalités plus locales, des groupes, des communautés se sont également formés sur des projets visant à construire — avec une participation accrue de tous les secteurs sociaux — une société plus juste, participante et fraternelle. En janvier 1998 à La Havane, Jean-Paul II et Fidel Castro se sont unis, dans le respect de leurs profondes différences, pour dénoncer l'embargo et le « capitalisme néo-libéral ». Qui aurait pu prédire quelques mois auparavant cette nouvelle solidarité ?
Aujourd'hui, bien des utopies se sont éclipsées, avec leurs idéologies et leurs chemins bien balisés. Mais des « absolus » ont émergé avec force. Le besoin de rencontrer l'Absolu, la référence à l'« autre », pauvre, différent, exclu, dans une terre non contaminée, ainsi que les nouvelles solidarités, nous poussent à être attentifs à tout ce qui est en train de naître, à tout ce qui germe comme une expression du Royaume de Dieu qui fait toutes choses nouvelles.

Une nouvelle synthèse spirituelle


A la recherche de la justice évangélique, nous avons cheminé avec les pauvres de notre continent, avec notre peuple, dans une relation de mutuel apprentissage. Aujourd'hui encore, nous pouvons avancer ensemble vers une nouvelle synthèse d'éléments fondamentaux de notre foi, qui doivent toujours être en dialogue entre eux et que nous apprenons des pauvres.

• Amour efficace et amour gratuit.
Ces dernières années, la théologie latino-américaine a insisté sur la nécessité d'un amour efficace, qui aiderait à libérer réellement les pauvres. Il ne suffit pas d'avoir de bonnes intentions, d'être pur dans ses motivations : il faut rechercher les vrais chemins par où alléger ou surmonter la privation des droits fondamentaux, dans chaque cas concret comme dans les mouvantes structures sociales qui engendrent l'injustice... La parabole du bon Samaritain montre tout le mouvement de l'amour chrétien. Celui-ci non seulement se laisse émouvoir par la victime au bord du chemin, mais il se compromet avec lui. Il le charge sur sa monture, l'emmène dans l'auberge la plus proche et paie tous les frais. Dans la parabole du jugement dernier, qui est la norme du jugement de toute personne et de toute société, et le critère ultime pour connaître la qualité de l'existence humaine, on distingue celui qui a effectivement donné à manger à l'affamé et visité le prisonnier.
Mais cette efficacité doit dialoguer avec l'amour gratuit. Le Royaume est un don de Dieu, une grâce qui passe par notre propre personne. Comme elle passe par nous, nous pouvons aussi la contaminer. Non seulement nous montrons parfois peu d'intérêt aux problèmes d'autrui, mais nous remplissons des vides intérieurs, des nostalgies personnelles, des agendas cachés que nous ne formulons pas, mais qui agissent depuis notre intériorité clandestine et pervertissent notre labeur. Ce qui naît gratuitement finit par passer la facture à d'autres pour les services rendus, exigeant reconnaissance, succès notable et publiable. Cela peut même nous détruire en nous soumettant à des exigences qui dépassent nos possibilités.
Cette dimension de la gratuité est particulièrement nécessaire aujourd'hui que s'est aggravée la situation des pauvres. Nous avons plus de pauvres et de plus en plus pauvres. La gratuité nous pousse à être fermes dans le travail pour le Royaume de Dieu, au-delà des constatations d'échec et de recul historiques. Chaque jour, l'offre généreuse de Dieu qui crée la vie nouvelle continue de couler jusqu'à ce monde maltraité. Celui qui accueille ce don recherche l'amour efficace avec une telle profondeur qu'il ne se laisse pas paralyser par les douloureux épisodes de rejet. En définitive, seul l'amour gratuit est réellement efficace, car il laisse passer l'amour de Dieu parmi nous en toute pureté.

• Prophétie et sagesse. A certains moments, nous sommes tellement pris dans les mécanismes complices de cette situation que nous ne percevons pas avec suffisamment de clarté la détérioration sociale et les compromis des responsables qui façonnent la conscience du peuple. Toute détérioration apparaît raisonnable, et les voix faibles et isolées qui se plaignent sont facilement réduites au silence par ceux-là mêmes qui sont dans le système.
Or c'est à ce moment-là que Dieu nous envoie des prophètes à la parole effilée comme une épée, lucide et audacieuse, révélant le mal « qui en appelle au ciel », la plainte qui ne peut s'exprimer que de façon étouffée dans les souffrances des victimes. Ainsi commence à agir la grâce de Dieu, puisqu'en nous révélant ce mal qui nous ronge du dedans elle nous offre aussi le pardon qui rétablit le dynamisme intérieur de la personne et de la communauté. A cette occasion, le prophète annonce les nouveaux chemins qui nous situent au sein du Royaume de Dieu. C'est le moment de construire, après avoir détruit le mal.
Mais le prophète ne peut pas toujours dire comment réaliser la nouveauté et détruire le vieux. Si nous n'avons pas la « sagesse » suffisante, nous pouvons passer les personnes au fil de l'épée dénonciatrice ou les écraser sous la charge disproportionnée que nous leur mettons sur le dos, parce qu'ils ne savent pas s'y prendre ou que nous voulons leur imposer un rythme qui relève plus de notre impatience que d'exigences raisonnables. Le sage prend le temps nécessaire d'observer. Il contribue à ce que la nouveauté, que Dieu nous offre par le prophète, fasse aussi partie intégrante de la personne qui s'engage, parce qu'il la respecte en ses possibilités réelles et son histoire. Le sage trouve les symboles qui mobilisent le regard sur le projet. Le symbole unit, intègre, donne du sens, dynamise, à l'opposé du diable qui divise, sépare, désintègre et paralyse. Le sage aide à trouver les espaces, moments, rythmes et rituels, qui nous transforment en créateurs qualifiés de l'avenir de Dieu.
Le sage a besoin du feu du prophète, et le prophète de la pédagogie du sage. Ces deux dimensions doivent constamment dialoguer entre elles, pour éviter que nous nous brûlions à l'intense lumière du prophète ou nous accommodions de la synthèse du sage. Il n'est pas toujours facile de trouver dans la même personne cette synthèse si nécessaire à l'ensemble de la communauté pour qu'elle puisse avancer comme un corps créateur.

• Communauté et personne.
Nous avons insisté à bon droit sur le besoin de renforcer la dimension communautaire de la foi. Nous sommes chrétiens dans une communauté qui ne se réduit pas à des liens juridiques ou dogmatiques. L'expérience communautaire est fondamentale. Dès les premières pages de l'évangile, Jésus commence à réunir autour de sa personne un groupe de disciples pour annoncer la venue du Royaume. La force du Royaume les rassemble. Ce n'est qu'à partir d'une communauté que l'on peut prêcher le Royaume qui rassemble, remettre à leur place les lois religieuses qui séparent de façon pharisaïque et rompre les jougs qui divisent le peuple de Dieu en l'opprimant sous des charges économiques ou politiques. De grands gestes symboliques annoncent cette réalité, comme le partage du pain avec la foule des affamés ou la dernière cène, avant que la passion ne disperse la communauté des disciples.
De même, les expériences de la résurrection, qui commencent par être individuelles, poussent les disciples vers la communauté où, à partager leurs expériences, ils prennent pleinement conscience de ce que signifie la résurrection de Jésus, ce Jésus dont ils seront les témoins, lui qui a été capable de les rassembler. La dimension communautaire n'affecte pas seulement la communauté chrétienne, elle cherche à créer les mécanismes sociaux qui permettent l'existence d'un véritable peuple du Dieu vivant en toute « justice et droiture ».
Mais, dans cet effort communautaire, nous avons parfois oublié les besoins inévitables de chaque personne. Nous avons imposé des rythmes qui ont brûlé les plus faibles. Nous avons exclu ceux qui n'ont pu remplir les conditions que nous avons imposées pour entrer dans la communauté, sans offrir d'éléments d'accueil et d'accompagnement nécessaires pour qu'ils puissent grandir. Bon nombre sont restés étendus sur le sable d'un désert qu'on ne peut traverser qu'en communauté, au sein d'un peuple solidaire. L'attention à chaque personne est fondamentale en cette heure où la complexité des situations sociales crée des psychologies blessées. Suivant la plus sage tradition de l'Eglise, il faut donc revaloriser la figure de l'accompagnateur spirituel, non seulement pour les religieux mais pour tout chrétien.
La personne ne se réalise comme chrétienne que dans la communauté, et la communauté n'est possible que si elle prête attention à chaque personne concrète, avec toute son originalité.

• Utopie et germes.
Dans les années 70 et 80, nous avons affirmé avec tant de force l'utopie d'une société nouvelle et plus humaine qu'elle semblait à portée de la main. Bien souvent, nous en avions des représentations concrètes et précises. Cette utopie nous faisait apparaître comme raisonnables des rythmes de vie accélérés jusqu'à la rupture. De généreux sacrifices avaient accrédité l'idée d'une société plus juste. Avec la chute du socialisme, la réalité devenant plus complexe, la dimension utopique fut rayée de l'horizon. Pourtant, cette dimension est fondamentale en toute vie humaine. Le « paradis », la « terre qui abonde de lait et de miel », la « nouvelle Jérusalem » ont toujours été des images-horizons dont la lumière éclairait l'existence des captifs. Elles s'appuyaient sur la promesse de Dieu et irradiaient une espérance capable de vaincre l'angoisse face à l'inconnu. Jésus lui-même annonce le Royaume de Dieu comme une réalité dernière de l'existence humaine, qui englobe et intègre toutes les dimensions de la personne, du cosmos et de l'histoire, en dialogue permanent avec Dieu. La « récolte » abondante des paraboles, le « banquet » pour tous les exclus, sont des images de cette utopie.
Mais cette réalité ultime est déjà présente en germe dans cet aujourd'hui qui apparaît sans issue. C'est précisément au moment où nous ne voyons plus que la terre rase, sans une seule herbe verte, qu'est en gestation, sous des apparences désolées, la nouveauté que Dieu a semée. Scruter cette nouveauté, l'accueillir et s'y engager, suppose une capacité contemplative qui échappe aux réalités imposées à notre sensibilité par tous les mécanismes publicitaires et manipulateurs de la société moderne. Si nous ne regardons que l'utopie, l'horizon, nous pouvons piétiner les petites pousses en germe ou trébucher sur des obstacles quotidiens. Si nous ne regardons que les germes, nous pouvons nous complaire dans les petites pousses de vie sans les situer dans une perspective plus ample et renoncer à nous mettre en chemin.
 

Le peuple nous instruit


En marchant, nous faisons un pas après l'autre. Peut-être avonsnous souligné avec trop de force, ces dernières années, les premiers termes de ces quatre moments en dialogue : l'efficacité, la prophétie, la communauté et l'utopie. Peut-être éprouvons-nous maintenant le besoin de mettre l'accent sur les quatre autres éléments : la gratuité, la sagesse, la personne et le germinal. Comme il ne s'agit pas de réalités exclusives, mais qu'elles doivent dialoguer entre elles deux par deux pour trouver l'aujourd'hui du Royaume, nous pouvons vivre ce moment comme profondément intégrateur. Ainsi nous sera-t-il possible de parcourir toute l'étendue de l'engagement chrétien. Nous nous appuyons sur l'expérience pour faire le pas suivant. Nous ne piétinons pas. Affirmer certaines réalités nous a permis d'éprouver la nécessité d'en recevoir d'autres. Telle est la loi du marcheur.
Notre insistance sur les premiers éléments de ces quatre binaires nous amène à découvrir que le peuple est un maître en ces quatre dimensions apparues en second lieu dans cette dialectique :
• Le peuple latino-américain est un maître de la gratuité, de la fête. Il est capable de donner tout ce qu'il a en cas de besoin et d'être solidaire sans rien attendre en retour. Comme la veuve de l'évangile, sa comptabilité est d'une surprenante générosité.
• Il est aussi sage pour résister et survivre aux situations les plus contraires, apparemment impossibles à surmonter. Cette sagesse accumulée se transmet en des expressions dont l'origine se perd dans la créativité de la mémoire collective.
• Chaque personne est importante pour le peuple qui pense spontanément en des termes plus individuels que structurels. C'est pourquoi il a un aussi grand sens de l'hospitalité, de l'accueil, de la personne concrète qu'il faut traiter avec dignité, par-delà toute autre considération.
• Notre peuple sait également vivre l'aujourd'hui, le concret, l'instant en germe. Il sait accueillir ce que la réalité lui présente, car sa vie est toujours exposée à l'imprévisible.
Bien que chacune de ces dimensions puisse avoir ses limites (manque de prévision, de planification, fatalisme, hypersensibilité devant les désaccords), il ne fait aucun doute que la vie et la contemplation que nous partageons avec les pauvres peuvent nous instruire en bon nombre de ces valeurs que la culture moderne tend à renverser et que nous avons besoin d'intégrer à notre synthèse personnelle et communautaire.

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« Monter aujourd'hui à Jérusalem », lieu de la mort et de la résurrection, suppose qu'on affirme l'utopie du Royaume au milieu d'une société forte de nombreux mécanismes d'exclusion et de mort. Tant d'efforts crucifiés et enterrés ont déjà commencé à ressusciter. Nous sommes engagés auprès de ces pousses en germe, qui défient, dans leur fragilité, la logique des forces dominant ce monde avec insolence.