Carmen Herrando

Infirmière ambulancière de nuit jusqu’en 2010, elle est actuellement professeur de philosophie à l’Université San Jorge à Saragosse.
Spécialiste des philosophes Simone Weil, Emmanuel Mounier et José Luis Aranguren, elle a aussi publié des ouvrages sur sainte Thérèse d’Avila et Blaise Pascal.

 
Le portable sonne. Ah, le terrible son du portable ! Il dérange, et pourtant nous sommes là pour partir aussitôt qu’il se fait entendre, car c’est bien nous qu’il appelle : il nous réclame en toute hâte… Et ce n’est qu’à l’instant où l’ambulance se met en route que nous nous demandons, tout inquiets, ce que nous allons trouver, une fois arrivés à l’endroit où porter secours. Que découvrira notre équipe d’urgence ambulancière composée de quatre membres : un médecin, un infirmier, un chauffeur-technicien de la santé et une aide-soignante ? C’est la voix du médecin qui précise alors s’il s’agit d’un accident de la route, de l’infarctus d’un jeune ou d’un moins jeune, d’un bébé (le mot le plus terrible, le plus redouté)… Dans ce cadre, il faut s’attendre à tout.

 L’accident au milieu de la nuit

Pour un accident de la route au milieu de la nuit, nous devons attendre que les sapeurs-pompiers viennent démanteler les voitures ou les camions pour que nous puissions en sortir les blessés dans les meilleures conditions… On se croit parfois en enfer, tant la situation semble sortir d’un