Une parole formatrice pour des étudiants
C’est là, à Lyshnia, sur le terrain d’un ancien kolkhoze de l’époque soviétique, que Constantin Sigov, grand « remueur d’idées », installe chaque année une université d’été théologique, qui a tenu saXIe session au tournant des mois de juillet et d’août 2013. L’idée est de faire se rencontrer des jeunes, étudiants ou jeunes professionnels, venus d’Ukraine mais aussi de Russie et du Bielarus – et d’ailleurs – et de leur donner la possibilité d’écouter une parole formatrice donnée par des universitaires, des religieux, des artistes choisis pour leur niveau académique et le caractère personnel de leur pensée.
Cela se passe dans un lieu qui tient à la fois de la place de village et du camp scout : une partie des sanitaires et la salle-à-manger, couverte d’un toit végétal, ont d’ailleurs été bâtis en plein air. On y trouve même un petit bâtiment municipal encore en fonction, l’unité locale de soins infirmiers et de suivi des femmes enceintes. La petite église, détruite au début de la période révolutionnaire, a été reconstruite à l’identique et est amoureusement entretenue ; on y rassemble les enfants des animateurs et des participants pour prier et célébrer, deux fois par jour. Dans l’imposant bâtiment du kolkhoze qui loge tout le monde, et où ont lieu les conférences – « l’Arche » – une grande salle a été transformée en chapelle ; c’est le cœur du lieu, et au printemps dernier une grande coupole bleue surmontée d’une croix a été posée sur le toit, dessinée par un architecte ami : on voit maintenant de loin que ce lieu est consacré.
Cette année, ils sont une quarantaine d’étudiants et de jeunes professionnels (de 18 à 40 ans) recrutés par le bouche à oreille ou par internet. Afin que les organisateurs puissent repérer une curiosité réelle pour les questions théologiques, on leur a demandé un CV succinct et une petite dissertation, cette année sur le thème de la traduction. Deux à quatre conférences sont données chaque jour sur divers thèmes qui ont trait à la théologie et à la culture religieuse.
Des intervenants venus de pays étrangers – de France (le philosophe Paul Ricœur y avait donné une conférence dans les premiers temps) mais aussi d’Italie, d’Allemagne ou des États-Unis – apportent une façon autre d’aborder ces questions, et contribuent à faire tomber les cloisons intellectuelles et spirituelles, à dépasser les stéréotypes qui ont...
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