Le Rituel romain du sacrement de réconciliation1 invite pénitent et confesseur à recourir aux Écritures lors du dialogue qui conduit au pardon sacramentel. Sans toujours connaître explicitement cette proposition, bien des pénitents s'y conforment : il leur est comme naturel de prendre au mot celui qui est la Parole de salut. La Bible donne des mots (« Je me présente, dit la vieille dame, je suis la sœur aînée de l'enfant prodigue »), des mots d'apaisement à entendre, des mots d'exigence à se redonner. Ces mots viennent d'un livre écrit par d'autres, relu par d'autres, au long des siècles. Dès lors, la difficulté, la souffrance, le péché qu'ils aident à exprimer, loin de nous couper de l'humanité, nous y replongent, dût notre orgueil en souffrir. (On peut si vite mettre son orgueil – et faire son malheur – à se croire unique dans le mal…) Un langage commun pour dire le péché cesse d'être un