L’urbanisation a créé une distance entre le lieu où la nourriture est produite et le lieu de vie où elle est consommée. Les jeunes citadins peuvent ignorer le lien entre la brique de lait disponible dans le réfrigérateur et la vache qui a produit ce lait, sans perdre leur capacité d’émerveillement, lors d’une balade en montagne, à la découverte de fraises des bois ou de mûres qu’ils peuvent cueillir et déguster.
Alors que, dans nos pays riches, l’aliment est disponible en quantité et en qualité sanitaire (mais parfois avec une qualité gustative déficiente), la question de l’origine de l’aliment devient parfois angoissante, d’autant plus qu’elle peut être amplifiée par des accidents sanitaires graves, très bien relayés dans notre société d’information. Enfin, et c’est là une question d’avenir, il y a une interrogation sur les conditions sociales et environnementales de ces productions. À titre d’exemple, produire des fraises en Espagne pour les exporter dans le Nord de l’Europe revient à exporter de l’eau (alors que le pays en est déficitaire). Ce à quoi s’ajoutent un transport en camion sur de longues distances et l’utilisation d’une main-d’œuvre saisonnière étrangère peu onéreuse, car ne bénéficiant pas des conditions sociales nationales, dans un contexte d’important chômage.
 
Une perte de lien, un besoin de réassurance
La traçabilité qui organise les moyens d’identifier chaque lot et
de le suivre de la production