Chemin de croix des rapatriés en pèlerinage à Lourdes, Préf. Q. Athanasiadès. Saint-Augustin, 1998, 34 p., 65 F.
Le chemin de croix à Rome, Desclée de Brouwer, 1998, 96 p., 52 F.
Suivre ta passion, Préf. A. Rouet. Cerf/Salvator, 1998, 114 p., 75 F.


Le chemin de croix, nous dit Mgr Rouet, « prend avec pitié l'homme blessé pour le mener doucement jusqu'au coeur de Dieu », car « c'est la Résurrection qui le fonde et en justifie la dévotion ». Bâtis sur le schéma traditionnel des quatorze stations, ces trois ouvrages ont chacun le souci d'associer les souffrances des hommes aux souffrances du Christ venu nous libérer. Cest particulièrement vrai du poème que Patrice de La Tour du Pin a écrit en 1946 pour les déportés en pèlerinage à Lourdes. Magnifiquement présenté, illustré des quatorze vitraux de Paul Monnier en l'église de Bex, ce texte court, au rythme dense et musical, est meurtri du souvenir des camps où les hommes étaient « comme des bêtes écorchées et nues à l'étal de la cruauté du monde », mais où, pourtant, « à cause du Christ, nous étions en train de vaincre ceux qui nous torturaient ».
Théologien orthodoxe, Olivier Clément a rédigé son texte à la demande de Jean-Paul II pour le chemin de croix du Vendredi saint à Rome. Evoquant avec une douleur retenue la division de l'Eglise (« Au pied même de la croix, nous nous disputons la tunique et nous présentons à Jésus non la coupe que tous partagent mais le fiel de nos séparations »), il porte son regard sur « tous les exdus et tous les humiliés », car, dans sa Passion, « Dieu s'est identifié à tous les " sans-visages " du monde ». Le texte est tout entier empreint de la « douce pitié de Dieu » chère à Péguy.
Marie-France Oberthûr nous offre un commentaire plus dassique et sans recherche d'élégance littéraire. Mais, citant avec bonheur de nombreux textes de l'Ecriture et accompagnant chaque station d'une prière et d'un poème méditatif, son livre est une introduction à la prière de compassion vécue dans la vie quotidienne.