Comme chaque année la vie consacrée est célébrée le 2 février ; or en 2018, il se trouve que par un heureux concours de circonstances, cette fête tombe la semaine même où le pape reconnaît comme martyrs les dix-neuf religieuses et religieux décédés lors de la décennie noire en Algérie. La rencontre de ces deux événements sur notre calendrier, permet de donner chair à ce terme « consacré », en effet cette année la vie consacrée a dix-neuf visages. Dix-neuf vies, hommes et femmes, jeunes et vieux, prêtres et laïques ; dix-neuf cœurs à l’intime desquels a résonné de façon unique l’appel du Seigneur à se donner. Dans leur diversité ces histoires étaient en effet mues par un seul moteur, celui de l’Amour qui se donne jusqu’au bout. Cet amour-là s’est incarné en Algérie dans dix-neuf visages que nous pouvons ainsi associer à la vie consacrée aujourd’hui.

Cependant, n’énumérons pas ces dix-neuf prénoms sans évoquer aussi la multitude des autres noms : ceux des toutes les femmes et de tous les hommes qui ont partagé la vie, le service, le travail et les souffrances des futurs bienheureux. Faisons aussi tout particulièrement mémoire de ceux qui ont connu le sort funeste des martyres dans un même refus que le nom de Dieu soit défiguré. Il est de notre devoir de fêter également ces « consacrés inconnus », ami(e)s, frères, sœurs, collègues, voisin(e)s, de Pierre, Christian C. et Christian de C., Luc, Esther, Caridad, Angèle-Marie, Célestin, Michel, Paul, Bibiane, Henri, Odette, Jean, Christophe, Alain, Paul-Hélène, Charles, Bruno. Car avec ces derniers, ils nous rappellent que l’amour de l’autre jusqu’à donner sa vie n’a pas de nom réservé, Mohamed ou Pierre font aussi bien l’affaire…

Bonne fête à tous les consacrés !