Préf. O. Clément. Presses de la Renaissance, 1998, 234 p., 99 F.

Alphonse Goettmann est prêtre de l'Eglise orthodoxe et anime, avec sa femme Rachel, le Centre Béthanie (centre de rencontres spirituelles) en Lorraine. « Il n'y a pas de vie sans passion », mais la passion peut se pervertir. Comment naissent ces « passions désordonnées » ? Comment rectifier ce qui est dévié ? Au-delà des techniques humaines que l'ouvrage n'ignore pas, c'est à une autre profondeur que se situe la véritable question : au niveau de la vie spirituelle.
La grande tradition des Pères du désert et des docteurs de l'Orient chrétien est en ce sens d'une valeur inestimable. Elle nous rappelle que l'homme n'est vraiment homme que s'il répond à la vocation divine qui constitue le fond même de son eue . « L'homme n'est homme que s'il devient Dieu. » D'où la nécessité d'un « discernement des esprits » pour déjouer les pièges du Tentateur qui entraîne l'homme dans des voies sans issue, de l'Adversaire qui se sert du psychisme humain pour contrer le plan de Dieu. Ces « passions qui nous tuent », l'analogue oriental des « péchés capitaux » de la tradition latine, allant de la gourmandise à l'orgueil en passant par la colère, la tristesse ou l'« acédie », constituent autant de pièges qui détournent l'homme de la vraie vie que Dieu lui offre. L'ouvrage des Goettmann analyse finement ces diverses « passions » et propose, à la lumière de la foi, une « thérapie spirituelle », avec les moyens de combattre ce qui, en l'homme, s'oppose à Dieu. Le Thérapeute est ici évidemment le Christ sauveur, le Christ médecin, Celui qui « guérit ce qui était blessé ».